31 août 2007

BILAN D'AOÛT

Quel mois d'août ! Il a commencé avec un magnifique colis de swap de la part d'Hydromiel. Ensuite, bien sûr, l'incontournable pique-nique de la blogoboule ! (RDV l'année prochaine !) Puis il finit en beauté avec la sortie du nouveau roman de David Foenkinos ! Et bien sûr, je n'oublie pas les débuts de Bertrand Guillot alias 2nd Flore ! Le tout ponctué de plein de lectures, de belles découvertes et de beaux coups de coeur !


Mes lectures du mois d'Août (13)
Lady Susan de Jane Austen
La prime de Janet Evanovich *** DECOUVERTE ***
Villa des hommes de Denis Guedj
La Princesse et le Pêcheur de Minh Tran Huy
La Fille des Louganis de Metin Arditi
Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel *** COUP DE COEUR ***
This is not a love song de Jean-Philippe Blondel *** COUP DE COEUR ***
De manière à connaître le jour et l'heure de Nicolas Cauchy
Zoli de Colum McCann
couronnes boucliers armures de Louise Desbrusses
Dernière morsure d'Ariane Fornia
Le privilège des rêveurs de Stéphanie Janicot
Qui se souvient de David Foenkinos ? de David Foenkinos


David F. et moi
LE grand jour ! (jeudi 30 août)
Mission Photos @ Fnac Saint-Lazare
David Foenkinos, l'interview


Trois questions à...
Jean-Philippe Blondel
Nicolas Cauchy
Katarina Nicklaus


Caro[line], chasseuse de livres
A la recherche du Hors-Jeu : épisode 1, épisode 2 et épisode 3


Pique-nique de la blogoboule
J - 6
Avis aux participants...
Jeu du vendredi (by Jos)
Le compte-rendu


Swap
Noël en plein été (Merci Hydromiel !)
Suite et fin du swap de l'été ! (à propos du colis que j'ai envoyé à Pom-CaneLLe)


Spécial Blogueurs
Spéciale dédicace à Fab'shion !

David Foenkinos - L'interview

Bonjour tout le monde !

A l'occasion de la sortie du nouveau roman de David Foenkinos, Qui se souvient de David Foenkinos ?, je vous propose de faire plus ample connaissance avec mon auteur chouchou.



Caro[line] : Bonjour David ! A l'occasion de la sortie de votre nouveau roman, Qui se souvient de David Foenkinos ? chez Gallimard le 30 août, j'ai souhaité que les lecteurs de mon blog en apprennent plus sur vous à travers quelques questions pertinemment choisies par moi-même. :-)

David : Si c'est choisi pertinemment par vous même alors d'accord !


Caro[line] : Avant de parler de votre tout dernier roman, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de mon blog en quelques mots ?

David : Je n'écris pas de livres autobiographiques, même s'il y a beaucoup de moi dans mes romans. En les lisant, on peut se faire une idée assez précise de mes névroses ! J'ai 32 ans pour l'instant. Et un fils qui s'appelle Victor. Je ne fais qu'écrire, et écrire encore. Et j'ai la chance de pouvoir voyager pour les livres. En ce moment, j'apprends des mots d'allemand, la langue la plus érotique qui soit.


Caro[line] : Pouvez-vous nous parler de votre nouveau roman en quelques mots ? (bien sûr, sans ne rien révéler de son intrigue palpitante : est-ce que David Foenkinos va retrouver son inspiration ?)

David :
En quelques mots, c'est l'histoire de ma vie dans dix ans... si j'avais tout raté ! C'est la version catastrophe de mon futur. Plus personne ne m'aime, et plus personne ne me lit... et donc plus personne ne me pose des questions comme vous le faites maintenant ! Et pire que tout : je n'ai plus d'idée ! Jusqu'au moment où je vais enfin trouver un sujet extraordinaire. Pour la première fois, quelqu'un écrira sur un tel sujet...


Caro[line] : Que diriez-vous pour inciter les gens à acheter votre nouveau roman ? (A part que vous êtes un auteur mondialement connu en Roumanie.)

David : Difficile à dire. Je n'aime pas trop le concept de devoir inciter. Peut-être que c'est un livre plus mûr qui conserve l'humour et la fantaisie du "Potentiel érotique de ma femme", mais avec davantage de gravité et de sensibilité... ouah! comme j'ai bien incité les gens à lire mon livre !


Caro[line] : Où serez-vous et que ferez-vous le 30 août, jour de la sortie de votre roman ?

David : J'enregistre l'émission "Vol de Nuit", et je vais essayer d'être un peu moins pire que les fois précédentes !


Caro[line] : Parlons un peu de vos autres romans. En avez-vous un que vous préférez ? Ou pour lequel vous avez une tendresse particulière ? Pourquoi ?

David : Je trouve qu'ils ont tous des qualités et des défauts. J'aime particulièrement le dernier, et je me sens prêt à en parler avec plaisir. Ce n'était pas forcément le cas à chaque fois. Sinon, je crois que j'ai une tendresse particulière pour celui qui a le moins marché ! C'était "Entre les oreilles". C'était un livre sûrement trop fou, trop absurde, mais certaines pages de ce roman me touchent... c'est presque idiot de dire cela d'un de ses livres, mais pourquoi pas !



Caro[line] : Est-ce vous qui choisissez le titre de vos romans ?

David : Oui, c'est toujours moi qui choisit mes titres. Et souvent, je les trouve in extremis. C'était le cas pour "Le potentiel érotique de ma femme" que j'ai trouvé à la fin du livre. Et pareil pour "Qui se souvient de David Foenkinos ?", je l'ai trouvé au tout dernier moment, après de nombreuses tentatives (cf blog !).



Caro[line] : Pouvez-vous nous en dire plus que l'adaptation cinématographique du Potentiel érotique de ma femme ? C'est toujours d'actualité ? Isabelle Carré sera de la partie ?

David : Oui, c'est toujours d'actualité. Et je viens de lire le scénario d'ailleurs. Il sera adapté par Laetitia Colombani, la réalisatrice de "A la folie pas du tout". Mais elle va faire un autre film d'abord. Donc ce ne sera pas avant 2009. Il n'y a pas de casting prévu encore. Et ce que je dis sur Isabelle Carré dans mon dernier roman n'est que de la fiction. Mais c'est vrai que c'est une actrice que j'admire beaucoup, et je la verrais bien dans le rôle de Brigitte.


Caro[line] : Je n'ai jamais rien lu à propos de votre façon d'écrire un roman. Tout d'abord, êtes-vous plutôt stylo-papier ou ordinateur ?

David : J'écris sur un ordinateur. Très vieux. Il n'a pas de batterie. Je suis toujours à la recherche d'une prise. Mais je prends aussi des notes sur des bouts de papier.



Caro[line] : Avez-vous une heure de la journée préférée pour écrire ?

David : Je préfère le matin. Je sais que ça ne fait pas très écrivain, pas très le cliché du torturé qui écrit en pleine nuit en buvant du whisky. Mais c'est comme ça !


Caro[line] : Connaissez-vous la fin de votre roman avant de commencer le début de l'écriture ou est-ce que votre histoire se construit au fur et à mesure de votre écriture ?

David : C'est mon sixième roman. Et vraiment, c'était différent à chaque fois. Pour "Le potentiel érotique de ma femme", je ne savais pas où aller. Et dans la première version, le héros tombait amoureux d'un cheeseburger ! C'était vraiment n'importe quoi. Donc, je n'avais pas de plan. D'une manière générale, c'est vrai que j'aime bien être surpris par l'intrigue et les personnages. Un roman doit vivre, et donc, je n'aime pas trop établir tout à l'avance.


Caro[line] : Il semblerait que les écrivains soient aussi de grands lecteurs. On dirait que ce sont deux choses indissociables. Vous-même, vous lisez beaucoup, non ? Que lisez-vous en ce moment ?


David : Je lis de moins en moins, étrangement. Je relis des livres que j'aime. Ou des bouts de roman. Là, je relis "Circuit" un premier roman formidable de Charlie Delwart qui paraît au Seuil, et que j'avais lu sur manuscrit.


Caro[line] : Comment lisez-vous ? Avez-vous un moment privilégié ? Plutôt la journée ? Le soir ? Un endroit privilégié ? Chez vous ? Ailleurs ?

David : Non, je n'ai pas d'endroit. Je lis partout.


Caro[line] : Quels sont vos coups de coeur de cette rentrée littéraire ?

David : Il y a beaucoup de livres que j'ai aimés, mais mon vrai coup de coeur (parmi les livres lus!) est "Le nouvel amour" de Philippe Forrest que j'ai trouvé sublime.


Caro[line] : Avant de finir cette interview, je vais vous copier et vous demander de me donner 3 voeux, comme vous avez l'habitude de le faire avec des auteurs sur votre blog Livres Hebdo.

David :

1) Jouer au tennis avec Proust.
2) Avoir écrit "Belle du seigneur".
3) Mourir dans un bain chaud, pendant qu'une femme se sèche les cheveux.


Caro[line] : Je vous remercie David d'avoir accepté cette interview. Je suis très touchée que vous ayiez accepté de m'accorder un peu de votre temps pour répondre à mes questions. Je vous laisse le(s) mot(s) de la fin...

David : Merci de vous souvenir de moi...



30 août 2007

Qui se souvient de David Foenkinos ? - David Foenkinos


Voilà ! Ca y est. On y est. C'est le jour J. Le jour de la sortie du nouveau roman de David Foenkinos, Qui se souvient de David Foenkinos ?

Je me suis longtemps (enfin toute la journée, en fait) demandée comment j'allais en parler... Bah oui, ce n'est pas un roman comme les autres. C'est un roman que j'ai attendu pendant un ch'tit moment, tout de même. C'est aussi un roman dont je vous ai beaucoup parlé avant même de l'avoir lu. Mais surtout, c'est le nouveau roman de mon auteur chouchou. Donc forcément j'en attendais beaucoup... Je dois avouer que, une fois que je l'ai eu entre mes mains, une angoisse a commencé à résonner en moi : "Et si je n'aimais pas ce nouveau roman ?" Car oui, ce n'est pas parce que David Foenkinos est mon auteur chouchou que je vais aimer tous ses livres. Le style peut changer... on peut ne pas accrocher à l'histoire, aux personnages... Beaucoup trop de choses entrent en jeu pour être sûr à l'avance d'aimer un nouveau roman d'un auteur qu'on affectionne tout particulièrement.

J'avais donc le trac au moment de commencer la lecture de ce roman... Mais finalement, je me suis lancée et je me suis dit : "Lis ! Profite ! On verra bien après.".


« Je ne sais pas si certains d'entre vous se souviennent de moi. Il y a quelques années, j'ai publié Le potentiel érotique de ma femme. Ce roman, traduit dans de nombreuses langues, avait obtenu un réel succès. J'étais alors dans la promesse. Pourquoi les choses ont-elles si mal tourné? Depuis ce succès qui s'efface des mémoires, j'ai publié quatre autres romans et tous sont passés inaperçus. J'ai tenté d'analyser les raisons de mes échecs, mais il est impossible de comprendre pourquoi l'on devient invisibile. Serais-je devenu médiocre? Suis-je trop allé chez le coiffeur? Pourtant, je dois absolument m'acrrocher : bientôt, une fabuleuse idée de roman va surgir en moi. Bientôt, je serai nouveau propulsé parmi les auteurs vivants. Enfin, on va se souvenir de moi. »

Autant qu'on aborde tout de suite la question du personnage du roman. Oui, David Foenkinos est le héros de son propre roman. Oui, il parle de lui. C'est un scénario catastrophe : David Foenkinos, quelques années après le succès du Potentiel érotique de ma femme, n'est plus grand chose. Alors, que déjà il est devenu invisible, voila-ti pas que l'inspiration le quitte. Dans ce roman, David Foenkinos aborde la réaction de l'écrivain face à la perte d'inspiration... puis ensuite, on part à la recherche de l'idée perdue. Je suis sure que vous allez me dire : mais pourquoi avoir choisi David Foenkinos ? Pourquoi ne pas avoir créé un écrivain de toute pièce ? Je ne sais pas, mais je vais m'empresser de poser la question à mon auteur chouchou. (D'un autre côté, si David Foenkinos avait créé un écrivain de toutes pièces, on l'aurait forcément comparé à lui !) Pour finir sur ce sujet, moi, j'ai trouvé cela plutôt drôle que mon auteur chouchou soit le héros de son roman et je trouve que c'est comme un clin d'oeil. Ca m'amuse ! (Mais je suis sure que plein de gens vont y trouver à redire... niark ! niark ! niark !)

Alors alors, ce n'est pas tout ça, mais moi, comment l'ai-je trouvé ce roman ? (Car c'est un peu ce pour quoi vous êtes là...)

Je vais me permettre de recopier ici une partie du mail que j'ai envoyé à David Foenkinos :

« Je viens de vivre un moment réellement magique. Une passivité interrogative, suivie d’une angoisse, puis une émotion intense, suivie d’une délivrance : oui, j’ai aimé le dernier roman de David Foenkinos ! »

Bon, je vous vois sourire. :-) Vous devez penser que je me suis un peu enflammée... Et pourtant, non. C'est vraiment le résumé de mon ressenti de ce roman. Je vous explique... (pour que vous compreniez le truc du moment réellement magique !)

Ma passivité interrogative concerne le début du roman. Je lisais... je lisais... je lisais... mais voilà... ... ... ... J'ai même commencé à me demander si finalement, ce roman tant attendu n'était pas à la hauteur de mes espérances. Je ne retrouvais pas l'humour que j'aime tant du Potentiel érotique de ma femme, j'étais même parfois agacé par l'attitude du héros... J'étais carrément déstabilisée, je dois bien vous l'avouer ! - angoisse - Et puis là, à un moment précis (page 108 !), notre héros est confronté à un événément qui va le bouleverser et le faire changer de comportement. Ce passage, comme dans This is not a love song de Jean-Philippe Blondel, m'a pris aux tripes et a été un moment clé pour moi. - émotion intense - Après ça, j'ai été captivée par les aventures du héros, qui part dans une recherche effrénée, à la recherche de son idée perdue (j'utilise beaucoup cette expression car j'ai entendu David Foenkinos dire que ça avait failli être le titre du roman !). Jusqu'à la fin qui m'a conquise ! - délivrance -

Voilà... Je ne sais pas si je suis bien arrivée à vous faire comprendre ce que j'ai vécu à la lecture de ce roman et pourquoi j'ai donc dit que ce fût un moment magique pour moi ! Ressentir des émotions de ce genre juste en lisant un bouquin m'impressionne toujours !

Je sais que tout cela, tout ce ressenti, provient en grande grande partie du fait que, un jour, j'ai décidé que David Foenkinos serait mon auteur chouchou. Si David Foenkinos n'avait été qu'un auteur que j'apprécie, peut-être n'aurais-je pas vécu cette lecture de cette façon-là. Et puis, je suis sure que plein d'autres gens vont ressentir leur lecture de ce roman totalement différemment ! Je me demande même comment sera ma deuxième lecture de ce roman. Car oui, plus la date du 30 août approchait et plus j'ai eu envie de le relire ! Après avoir écrit ce billet, j'ai définitivement envie de le relire. Soit demain, soit pendant mes vacances.

Alors sinon... pour ceux et celles qui sont normaux et qui ont déjà lu des romans de David Foenkinos. :-) Ce roman, pour moi, marque un tournant, ou au moins une évolution, dans son style. Ne comptez pas vous marrer comme une baleine ou au moins, sourire, en lisant certaines des loufoqueries que l'on peut trouver dans ses précédents romans. Ici, David Foenkinos nous livre moins de fantaisie et d'absurdité (il le dit lui-même). Il nous parle plus d'amour. Car même si le roman tourne autour de la panne sèche de l'écrivain, c'est aussi un roman qui nous parle (surtout ?) de femmes (et notamment d'une femme suisse au cheveu lisse (je cite encore David !)) et d'amour. Donc à lire en sachant que cela va être différent. Car finalement, qu'est-ce qui m'a déstabilisé au début de ma lecture ? C'est justement le fait que je ne retrouvais pas le style foenkinesque que j'attendais... et c'est aussi pour cela que je veux le relire, car je porterai alors un autre regard sur cette première partie.

Voilà ! Je crois que je vais m'arrêter là car j'ai été très bavarde... Je dois vous avouer que mon but n'est pas de vous faire lire le nouveau roman de David Foenkinos à tout prix. Je ne veux pas entendre de "Caro[line] m'a forcé !". :-) Pour ma part, ce roman m'a touché et j'aime beaucoup le changement de cap qu'a pris David Foenkinos. J'ai aimé aussi le fait qu'il me surprenne avec sa belle fin. Pour cela, oui, lisez-le ! Mais pas parce que je vous ai forcé. :-)



Eux aussi ont lu Qui se souvient de David Foenkinos ? : Amanda, Brice Depasse, Culture Café, Emeraude, Fashion Victim, Stéphanie, Tamara, Thibault Malfoy, Virginie (du Grimoire).

Mission Photos

Comme je vous le disais ce matin, l'expédition de ce midi à la Fnac Saint-Lazare ne s'est pas faite dans le même état d'esprit que celle pour la sortie de Hors-Jeu de Bertrand Guillot. Car aujourd'hui, je n'avais pas la pression du "Et s'il n'est pas en rayon ?".

En effet, David Foenkinos a eu la gentillesse de me faire parvenir un exemplaire de son nouveau roman dès le mois de juillet. J'ai donc eu la chance de pouvoir le lire avant. Et c'est donc sereine que je me suis rendue à la Fnac.

Pour qui ne connaîtrait pas ce fameux lieu de perdition (je suis désolée pour ceux qui n'aiment pas ce genre de librairie, mais j'y ai mes habitudes...), j'ai eu la géniale idée de prendre en photo les escalators !

Hein ? Heu... oui, Zag ? Tu as quelque chose à dire ? Comment ? Ah... oui... heu... donc, je disais...

Zag me l'ayant demandé si gentiment, j'ai pris en photo les escalators permettant d'arriver à l'étage Librairie.

Ta da !

Content, Zag ? ;-)

Oui, Zag, je sais, tu voulais aussi que je prenne en photo les couloirs qui mènent aux rayons et que je me fasse prendre en photo me rendant dans le rayon. Mais cela, je me le réserve pour la sortie du prochain roman de David Foenkinos ou de Bertrand ! Promis !

Et donc, au rayon Roman francophone, qu'ai-je vu ?

Et voilà ! Je suis donc repartie rassurée de la Fnac. :-)

Enfin... avant de repartir, j'ai quand même un petit tour dans les rayons pour vérifier que :

Ouf ! Il est toujours là !

Je n'ai pas centré la photo sur le roman de Bertrand car en fait, je voulais vous montrer l'humour des libraires de la Fnac qui ont mis ce roman sous un autre sur la couverture duquel se trouve... une cible !

Sur ce, je vous laisse car j'ai un autre billet à écrire...

LE grand jour !

Ca y est, c'est là, c'est ici, c'est maintenant !
Oui, c'est aujourd'hui que sort le 6ème roman de David Foenkinos !




Je ne vais pas vous la jouer A la recherche de David Foenkinos (quoique je pourrais faire une chronique intitulée A la recherche de l'idée perdue (ça a failli être le titre de ce roman justement ! (vous comprendrez pourquoi plus tard))) car je dois vous l'avouer, cela fait plusieurs semaines que ce roman se trouve chez moi et que je l'ai lu !!! Certains de vous étaient déjà au courant, peut-être que d'autres l'apprennent seulement maintenant. Et oui, j'ai eu la chance de recevoir un exemplaire, dé-di-ca-cé par l'auteur (merciiiiiiii David !), plus d'un mois avant sa sortie officielle ! Quelle honneur, pour moi, lectrice chouchou ! C'est une sorte de consécration de la chouchouïtude ! ;-)

Trêve de plaisanterie. J'ai effectivement eu la chance de lire ce roman, il y a un mois déjà... mais comme je suis une très mauvaise élève, mon billet n'est toujours pas rédigé... ("Bouh !" "La honte !") Oui, je sais, c'est honteux ! En tout cas, ce billet, vous l'aurez d'ici demain. Promis ! Et pour me faire pardonner, vous aurez en plus une interview de l'auteur. :-)

En attendant, même si je ne vais pas lancer de chasse aux livres, je vais quand même me rendre vous-savez-où pour vérifier la mise en rayon de ce livre. Et bien sûr, je vous rapporterai des photos ! Je dois avouer que l'excitation est moins grande que pour Hors-Jeu puisque le livre, je l'ai déjà. Mais le plaisir est là ! :-)


Bonne journée à tous !

Bonne chance, David, pour ce nouveau roman !

29 août 2007

Pour toi, Fab'shion !

Vous avez dû déjà remarquer que j'ai l'habitude d'appeller Fashion Victim, Fab'shion.

Peut-être que certains d'entre vous ne savent pas pourquoi... Je ne peux pas tout révéler mais cela est lié à son prénom (mais je n'en dirai pas plus, même sous la torture !). Et en même temps, il y a une petite touche de Fabulous ! ;-)

Et donc, aujourd'hui, je suis allée consulter mon très cher ami, Google Analytics. Cet ami que j'ai depuis presque 2 mois est en fait un... espion ! Et oui, il espionne tout ce qui se passe sur mon site : combien de personnes y viennent, où ils vont, etc... (Il est moins glamour que James Bond, mais tout aussi efficace !) Et notamment, mon ami Google Analytics me dit d'où les gens viennent. Depuis le début du mois d'août, environ 35% des visites que j'ai eues proviennent de moteurs de recherche. Et bien sûr, mon ami Google Analytics - qui est vachement sympa comme vous pouvez le remarquer - me dit les mots clefs qui ont été utilisés pour arriver jusqu'à mon blog... Au début, j'ai été très amusée de voir que les mots clefs "lecture érotique" figuraient dans cette liste. Je n'ose imaginer la déception de ces internautes arrivés chez moi par ce biais... (Merci David car peut-être sommes-nous arrivés à en faire rester quelques-uns malgré tout !)

Aujourd'hui, je suis allée faire un petit coucou à mon ami Googles Analytics et là, que vois-je ? (Vous allez ENFIN comprendre le pourquoi de cet article, rassurez-vous !)

Ben je vous laisse regarder par vous-même !




(Cliquer sur l'image pour la voir en plus grand)



Hé oui !!! Ma chère Fab'shion arrive en seconde position et a été à l'origine de 19 visites !
Mieux que mes chers "lecture érotique". :-)

C'est pourquoi, Fabulous Fashion, je te dédicace ce message ! Just for you ! ;-)
Merci ! :-)

Le privilège des rêveurs - Stéphanie Janicot

Présentation de l’éditeur

Abandonnée enfant par une mère engagée dans l’armée israélienne, élevée par sa grand-mère, recueillie par Caleb, Salomé Steiner, devenue écrivain s’est réfugiée dans la création littéraire.

Caleb, entraîneur vedette des Giants, a rencontré Salomé vingt ans auparavant alors qu’elle débarquait de Paris avec son jeune frère Guillaume. Il l’a épousée, adoptant Guillaume dont il a fait une superstar du base-ball. Alors qu’il vient de fêter une victoire à laquelle il ne croyait plus, il provoque un accident de voiture dont il ressort handicapé.

Cet accident bouleverse la donne familiale, équilibre fragile entre Caleb, Salomé et leur fille Judith. Chacun, tour à tour, livre son point de vue et révèle ses failles, ses espoirs, ses fragilités, les rencontres nouvelles qui l’entraînent loin du noyau familial.

Famille éclatée, difficulté d’aimer, répétition au travers des générations des mêmes blessures… autant de thèmes récurrents dans l’œuvre de Stéphanie Janicot qui se déploient en arabesques et tissent une trame aussi émouvante que maîtrisée.


Mon avis

Voici un roman dont j’ai l’impression d’être totalement passée à côté !

J’ai eu cette sensation après avoir comparé mes impressions à celles de Laurence. En effet, contrairement à elle, l’effet de surprise des derniers chapitres a été plutôt mauvais pour moi. J’avoue que c’est seulement après en avoir discuté avec Laurence que j’ai réalisé la signification de la phrase du 4ème de couverture : « Tout rêve est cannibale. Que faut-il accepter de perdre pour réaliser son rêve ? » Donc forcément, au moment de la lecture, ces derniers chapitres m’ont déstabilisé, dans le mauvais sens, car je ne voyais pas du tout où l’auteur voulait en venir.

En réfléchissant après coup, c’est sûr que maintenant, les derniers chapitres prennent tout leur sens. Mais alors, j’aurais préféré que cette partie-là soit beaucoup plus développée, que nous nous y attardions plus. (Ainsi que les pages relatant l'événement qui amène à ces derniers chapitres (peut-être que ceux qui l’ont lu verront de quoi je veux parler car j'ai vraiment eu l'impression que l'auteur le survolait...), mais je ne peux pas en dire plus sinon cela enlève tout effet de surprise !)

Comment expliquer que je n’ai pas saisi la finalité du roman ? J’essaie de comprendre… Je pense que cela vient du fait que les personnages de Stéphanie Janicot ne m’ont pas touché plus que ça. Je les ai suivis dans leur histoire, mais sans m’y attacher. Alors si on ne s'attache pas aux personnages, leurs histoires et ce qu'il leur arrive ne nous touchent pas pareil. Voici donc ce que je pense être un début d’explication…

Sinon la construction du récit est intéressante puisque tour à tour, les trois personnages de cette drôle de famille, Caleb, Salomé et Judith, nous racontent l’histoire. Comme vous le savez déjà, j’aime beaucoup ce genre de construction !

Je suis impatiente d’entendre encore d’autres avis sur ce roman !
Retrouvez déjà l'avis de Clarabel, Gachucha et Laurence.


Site Internet de Stéphanie Janicot : http://www.stephanie-janicot.com/


Photo Couverture : Albin Michel

Trois questions à... Katarina Nicklaus

Après Jean-Philippe Blondel et Nicolas Cauchy, c'est au tour de Katarina Nicklaus de répondre à mes 3 questions !

Katarina Nicklaus est l'auteur d'un roman intitulé Une coïncidence inévitable que j'ai lu en juin dernier. J'ai entendu dire qu'elle travaillait sur des nouvelles d'un style totalement différent... J'ai hâte de découvrir ça !!!

Merci Katarina pour votre participation !


- Quel est votre dernier livre coup de coeur ?

Je dois vous prévenir que mes lectures ne sont pas exclusivement composées de romans. Je lis également des livres d'Histoire, parfois des livres en rapport avec la spiritualité, des ouvrages de psychologie, etc.… Il m'arrive aussi de relire souvent mes auteurs classiques préférés comme Zola, Balzac, Bazin… L'écriture étant une activité très chronophage, cela laisse de moins en moins de place à la lecture. Pourtant, lorsque l'on écrit, il faut lire beaucoup… Pour en revenir à votre question, mon dernier livre coup de cœur est celui de Tatiana de Rosnay, "Elle s'appelait Sarah".


- Avez-vous un livre ou un auteur culte ?

J'ai un livre culte, "Vipère au poing" d'Hervé Bazin. En ce qui concerne les auteurs contemporains, Stephen King possède à mon sens le génie de l'écriture, mais je suppose que votre question concerne davantage la littérature française. Donc, j'aime lire Christian Authier, Michel Houellebecq et Marie Desplechin. Je ne parlerai pas ici des nombreux "best-sellers" publiés ces deux ou trois dernières années que j'ai lus et aussitôt oubliés… Vous ne me ferez pas citer de noms ou de titres mais je suis certaine que vous savez !


- Comment lisez-vous ? (quand, où, conditions particulières)

Je lis dans le TGV, dans mon lit ou sur le canapé, il est impératif que je sois confortablement installée, à n'importe quel moment, il n'y a pas de règle. Je sais que certaines personnes lisent le soir avant de s'endormir ou dans les transports en commun en se rendant sur leur lieu de travail. Ce n'est pas mon cas. En général, lorsque j'entame une lecture, j'aime me ménager du temps car je suis consciente que j'ai beaucoup de mal à me sortir d'un livre, qu'il faut insister pour me faire revenir à la réalité. Il n'y a rien de plus frustrant que d'être dérangée lorsque l'on est plongée dans une intrigue. Il m'arrive de ne pas lire pendant des jours entiers si je suis entre deux lectures (l'une achevée, l'autre pas encore entamée).

27 août 2007

Dernière morsure - Ariane Fornia

Voici la 1ère page où Ariane Fornia nous présente le sujet de son livre et qui, je trouve, le résume très bien :

« Lectrice, lecteur, je t’invite à découvrir cette espèce qui prolifère mais reste méconnue : les adolescents. Mes qualifications ? Dix-huit bougies sur le gâteau d’anniversaire et plusieurs années de pèlerinage en terre acnéique, de fêtes qui s’achèvent en orgies cannabiques, de collèges et lycées, de port de fringues innommables, d’échanges virtuels et de rêveries romantiques.

La visite commence par un abécédaire, de A comme Ado à V comme Vague à l’âme en passant par L comme Look. Une fois situés les points cardinaux de la jungle juvénile, je me ferai cobaye pour te présenter une vie de lycéenne entre rites de passage, amour et vertige… N’espère pas une analyse objective et scientifique de nos amis les jeunes : je suis toujours une sale gosse, et je mords. Être pénible, c’est le plus grand plaisir de l’adolescence. Autant en profiter, puisqu’elle touche bientôt à sa fin.
»

Voici un roman drôle et mordant sur les adolescents ! Ariane Fornia n’a pas la langue dans sa poche et c’est avec plaisir et beaucoup d’amusement qu’on lit ses chroniques sur l’adolescence, les adolescents et sur sa propre adolescence. J’ai été très surprise par la maturité de son écriture, mais aussi de ses propos (je vous rappelle qu’elle n’a que 18 ans !).

Ariane Fornia a déjà écrit un livre, Dieu est une femme, un recueil de chroniques, alors qu’elle avait 14 ans (oui oui !). C’est une grande lectrice et l’écriture est pour elle très importante : « Je sens bien qu’il m’est impossible de cesser d’écrire. » J’ai beaucoup aimé le chapitre qui traite de tout cela, appelé Lire et écrire : son premier roman et « [sa] longue existence médiatique (comprenez : les trois semaines après la sortie de [son] bouquin, durant lesquelles on [l]’a encensée ou incendiée avant de [l]’oublier totalement », ses lectures et surtout le passage sur son besoin vital d’écrire.

Et pour finir, un extrait que je dédicace à toi, Fab’shion :-)

« Les profs, d’ailleurs, sont les pantins de nos scénarios délirants : rien de plus fascinant que leur vie secrète ! Nous avons du mal à concevoir qu’ils soient autre chose que des marionnettes sorties de leur boîte à chaque cours et conservées dans un lit de copies le reste du temps, et l’idée qu’ils puissent appartenir à quelqu’un d’autre qu’à leurs élèves bien aimés nous choque terriblement. Ainsi, la moindre information a un parfum de scandale. « Elle a un mari ?? Noon… Raconte, raconte ! » « Tu l’as vu en ville samedi après-midi ? C’est vrai ? Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien y faire ? » Qu’un paparazzi de l’autre classe raconte qu’il a vu la prof de maths dans un magasin de vêtements, et le moulin à fantasmes s’emballe. Qu’a-t-elle acheté ? Pour quoi, pour qui ? Peut-être a-t-elle une seconde vie ? C’est pour ça qu’elle a mis du temps à corriger les derniers devoirs ! »


Retrouvez l'avis de Laurence.

Allez aussi sur le blog d'Ariane Fornia où on retrouve avec plaisir sa plume !


Photo Couverture : Fnac.com

26 août 2007

couronnes boucliers armures - Louise Desbrusses


Présentation de l’éditeur

Les Deux Sœurs savent ce qui compte. Les Deux Sœurs savent ce qu’il faut. Les Deux Sœurs savent qu’il faut toujours être mieux que les autres, au-dessus, sinon on est moins bien. Tôt elles l’ont appris. Pour l’Aînée qui jamais n’aime rien laisser au hasard, la tâche est ardue tous les jours. Elle l’est ce matin plus encore s’il se peut. Pour l’Aînée. La Seconde, elle, tente aujourd’hui de relever un nouveau défi.

On aura reconnu dans ce bref résumé le style inimitable de Louise Desbrusses dont voici le deuxième roman. Il raconte une journée dans la vie de trois femmes, une mère et ses deux filles. Une journée particulière en ceci qu'elles se rendent à une réunion familiale où elles se sont fait l'obligation de tenir ce qu'elles croient être leur rang et de marquer en même temps que leur supériorité leur différence vis à vis d'une parentèle qui, pour d'obscures raisons serait censée les mépriser. Une journée particulière aussi parce que « la Seconde » va en saisir l'occasion pour se libérer du carcan sous laquelle la maintiennent mère et sœur.


Mon avis

On m’avait prévenu : le style est « spécial », il faut s’accrocher…

Alors oui, le style de Louise Desbrusses est particulier. Des phrases très courtes, qui ne sont pas structurées (du type sujet-verbe-complément-point). Ce qui entraîne un rythme saccadé et incisif. Tout ce que je n’aime pas. D’habitude. Car là, oui, je me suis accrochée et finalement je suis arrivée à apprécier ce style. Car une fois passée la première impression de « non structuration » grammaticale comme nous en avons l’habitude, j’ai découvert une musique, un rythme qui m’a mené tout le long de l’histoire. C’est assez remarquable.

Bon, je ne dis pas que, désormais, j’adore ce genre d’écriture ! Mais dans le cas de ce roman, oui, je l’ai aimé. Car le style colle à l’histoire. Cette histoire d’une mère – Mère – et de ses deux filles – l’Aînée et la Seconde – mises à l’écart et qui se mettent à l’écart de la famille de Père. Nous les suivons lors de cette réunion familiale, où tous les membres de la famille de Père sont réunis autour des Vieux. Chacune à leurs tours, Mère, l’Aînée et la Seconde, vont nous raconter l’événement et nous livrer leurs pensées. En même temps, nous assistons à l’évolution de la Seconde, qui tente de se libérer des chaînes familiales qui l’entravent depuis toujours.

Ah ! Et oui, il y a une autre particularité dans ce roman : aucun personnage n’est cité par son prénom. Il y a Mère, Père, l’Aînée, la Seconde, les Vieux, Tante Jeune, l’Endive et l’Endivon, Oncle d’Amérique, Femme Invisible, Pièce Rapportée Récemment, etc.

Voilà donc une belle découverte !!!


Deux extraits

« Le plus grand danger toujours vient de soi, sait d’un savoir récent la Seconde. Prudente, elle va être. Un poison, même à petites doses, sa nouvelle peau ne le supporterait pas. Trop fraîche. Fine. Fragile donc, sait d’un savoir ancien la Seconde. Car sans peau, elle est née. C’est sa maladie, à la Seconde. Maladie grave. Naître sans peau n’est pas fait pour la guerre. » (p.18)

« La dernière, préférerait la Seconde qui maintenant sait de savoir sûr que la vie est une épreuve amère pour les sans-peau, la Seconde qui s’est promis de ne jamais laisser, non jamais plus, quiconque, et surtout pas elle, abîmer sa nouvelle peau. » (p.19)


A propos de l’auteur

Louise Desbrusses est née un 3 avril des souvenirs épars d’un temps qu’elle n’a pas vécu. Louise, croit-elle, est née Desbrusses. Un 3 avril. Souvenir parmi les souvenirs du temps présent. Le 3 avril a vu naître, prétend Louise Desbrusses, le souvenir du temps à venir, temps de venir, devenir, revenir. Ici. Ou là.
(Source : Editions P.O.L)


Photo Couverture : Amazon.fr

25 août 2007

Zoli - Colum McCann


Présentation de l’éditeur

Tchécoslovaquie, 1930. Sur un lac gelé, un bataillon fasciste a rassemblé une communauté tzigane. La glace craque, les roulottes s’enfoncent dans l’eau. Seuls en réchappent Zoli, six ans, et son grand-père, Stanislaus.

Quelques années plus tard, Zoli s’est découvert des talents d’écriture.
C’est le poète communiste Martin Stransky qui va la remarquer et tenter d’en faire une icône du parti. Mais c’est sa rencontre avec Stephen Swann, Anglais exilé, traducteur déraciné, qui va sceller son destin. Subjugué par le talent de cette jeune femme, fasciné par sa fougue et son audace, Swann veut l’aimer, la posséder. Mais Zoli est libre comme le vent.

Alors, parce qu’il ne peut l’avoir, Swann va commettre la pire des trahisons…

Des plaines de Bohême à la France, en passant par l’Autriche et l’Italie, des années trente à nos jours, une magnifique histoire d’amour, de trahison et d’exil, le portrait tout en nuances d’une femme insaisissable. Porté par l’écriture étincelante de Colum McCann, Zoli nous offre un regard unique sur l’univers des Tziganes, avec pour toile de fond les bouleversements politiques dans l’Europe du XXe siècle.



Mon avis

C’est le 1er roman de Colum McCann que je lis. C’est un auteur que je découvre sur recommandation de Monsieur Sauvage ! (Merci !)

Commençons par ce qui ne m’a pas plu, histoire d’en être débarrassé ! Il y a différents narrateurs dans ce roman et j’ai trouvé leur façon de raconter un peu fouillis. J’ai eu souvent du mal à suivre les personnages et leurs faits et gestes. Je n’ai même pas tout compris, des phrases, des moments. J’ai donc eu une sensation de flou qui m’a souvent gêné. -- Fin du « Je n’ai pas aimé… » ! --

Par contre, je dois reconnaître qu’il y a un style, une patte. L’écriture de Column McCann est belle, pleine de très jolies phrases. Comme toujours, le mieux est de vous livrer un extrait :

« Je dors dans une petite pièce où le coin de ciel à la fenêtre est devenu mon ami. D’un bleu ordinaire la journée, il révèle le soir que la roue de l’univers est toujours en mouvement. Spectacle fascinant lorsque la nuit est claire, chaque fois comme la première, quand l’étoile du berger apparaît dans le cadre et reste suspendue. Un moment. »

En conclusion, malgré ces moments un peu flous, j’ai découvert un style qui me donne envie de continuer avec Colum McCann. J’enchaînerai donc (mais pas tout de suite) avec Les saisons de la nuit, roman apporté par Jos du Livrophile lors du pique-nique de la blogoboule, récupéré par Christian Sauvage, qui finalement me l'a offert puisqu'il l’avait déjà !

Je vous recommande d’aller sur le site Internet des éditions Belfond pour découvrir un entretien de l’auteur, où il nous explique comment lui est venu l’idée de ce roman et comment il a procédé pour découvrir le monde des roms. (J'ai crû comprendre que Colum McCann s'investit à chaque fois énormément (physiquement, notamment) dans le monde dans lequel se passe le roman qu'il souhaite écrire.)


A propos de l’auteur

Né à Dublin en 1965, Colum McCann est l’auteur de trois romans, Le Chant du coyote [Marval, 1996 - 10/18, 1998], Les Saisons de la nuit [Belfond, 1998 - 10/18, 2000] et l’inoubliable Danseur [Belfond, 2003 - 10/18, 2005], et de deux recueils de nouvelles, La Rivière de l’exil [Belfond, 1999 - 10/18, 2001] et Ailleurs, en ce pays [Belfond, 2001].
Passionné de voyages, il vit aujourd’hui à New York avec sa femme et leurs trois enfants.
(Source : Editions Belfond)


Photo Couverture : Editions Belfond

24 août 2007

A la recherche du Hors-Jeu (3)

Oh la la la ! Excusez votre chasseuse de livres préférée, mais entre le jeu du vendredi de Jos (remporté brillament par Emeraude !) et Van Helsing (Ah ! Hugh !) et la mise à jour de mon fichier PAL (dernier chiffre officiel = 116 !)... je n'ai pas vu le temps passé !

Vous l'attendiez tous alors voici donc la suite et fin de ma dernière chasse aux livres !


Si vous débarquez, allez lire l'épisode 1 puis l'épisode 2 !

C'est donc pleine d'incertitude que je me suis rendue à la Fnac Saint-Lazare. Plus je montais les escalators, plus mon stress augmentait, avec toujours cette question lancinante : sera-t-il au rendez-vous ?

Et c'est donc toute stressée, et en même temps pleine d'impatience, que je me suis dirigée vers le rayon Roman francophone...

Alors bien sûr, j'ai commencé par regarder au mauvais endroit... et c'est donc là, sur le dernier étalage, que je l'ai trouvé !


Vous le voyez ?


Et oui ! Il est là !


Tout beau ! Tout rouge !

C'est donc avec une certaine émotion que je me suis emparée de l'objet tant attendu ! :-)

Bien sûr, vous vous doutez que cette nouvelle chasse a provoqué quelques dommages collatéraux...

Dans le désordre :

La faute de Clarabel !
(Je trouve que j'écris souvent cela ces derniers temps...)

Et là, ATTENTION LES YEUX !

C'est une version intégrale de plus de 1200 pages avec des photos du film !!!
(Je vois déjà Fab'shion verte de jalousie !!!)

C'est donc une nouvelle mission, accomplie par votre chasseuse de livres préférée, qui se termine ! :-)

Bon, maintenant, étape suivante : lire Hors-Jeu ! Bah oui, ce serait bien, quand même, non ? :-)
Seulement voilà, après toute l'excitation de la trouvaille, j'ai besoin de prendre du recul et d'attendre un peu avant de m'y mettre !

Alors en attendant, mon chien monte la garde :


PS 1 : Veuillez excuser la médiocre qualité des photos mais je débute dans le métier et je n'ai pas encore du matériel de pro !

PS 2 : Fafa, tu as bien fait de ne pas venir à la Fnac Saint-Lazare ce midi car une caméra traînait au rayon Livres... par contre, je ne sais pas s'il y avait un auteur aussi dans le coin ! Mais bon, il vaut mieux être prudent. :-)

PS 3 : Maintenant que l'épisode Hors-Jeu est presque fini, tenez-vous prêts pour le prochain : "2007, c'est l'année Foenkinos !".

A la recherche du Hors-Jeu (2)

Voici le flash info - tant attendu - de 11h !

Le rayon Littérature française de la Fnac Saint-Lazare ne répondant pas, je suppose qu'ils sont en train de mettre le roman de Bertrand dans les rayons !

Etant donné le parcours du combattant pour arriver à les joindre (je déteste la reconnaissance vocale pour faire ses choix !), je vais tenter l'aventure encore une fois et m'y rendre ce midi, au risque d'être déçue...

RDV à 14h !

En attendant, vous pouvez lire le billet de Clarabel sur le roman de Bertrand ICI.

De manière à connaître le jour et l'heure - Nicolas Cauchy


Présentation de l’éditeur (extrait)

Dimanche 21 juin, dans un bel hôtel particulier parisien, toute la famille est rassemblée autour de Jean, le père, pour fêter ses cinquante-quatre ans : Sophie, sa femme discrète et fidèle, Pierre, son fils et bras droit en affaires, avec sa femme et leurs deux fils, le bel Alexis et son épouse Amélie, enceinte jusqu’aux yeux, et leurs deux fils, et enfin Guillaume, le petit dernier, brillant et cynique. On trinque à Jean et au Big Deal, le magistral coup financier qu’il vient de signer et qui met sa descendance à l’abri, si besoin en était, pour plusieurs générations.Samedi 27 juin, tout le monde est de nouveau réuni – cette fois autour du cercueil de Jean.


Mon avis

J’ai adoré la façon dont le roman est construit ! C’est un « roman chorale » où les différents membres de la famille, de Jean à Sophie, en passant par leurs enfants et leurs belles-filles, ainsi que le mystérieux Gabriel, vont tour à tour nous raconter la journée du 21 juin et la journée du 27 juin. Petit à petit, l’histoire de cette famille va nous être dévoilée. (*) En apparence, cette famille plutôt aisée semble heureuse et soudée. Petit à petit, on en saura plus sur tous les membres de cette famille, sur ce couple – Jean et Sophie – qui est à la tête de cette famille, sur leurs enfants, et sur les blessures de chacun. C’est très réussi !

(*) Cette construction du récit rappelle beaucoup celle d’Une pièce montée de Blandine Le Callet.


A propos de l’auteur

Nicolas Cauchy
est né en 1967. Diplômé d’une école de commerce et de l'École du Louvre, il a travaillé à l'Opéra de Paris, écrit pour la revue Classica et la presse d'entreprise, avant d'intégrer une agence de marketing.
Après La Véritable Histoire de mon père, De manière à connaître le jour et l’heure est son deuxième roman.
(Source : Editions Robert Laffont)

Site Internet de Nicolas : http://www.nicolascauchy.com/

Nicolas a accepté de participer à ma rubrique Trois questions à... C'est ICI !

Photo Couverture : Editions Robert Laffont

Trois questions à... Nicolas Cauchy


Le dernier roman de Nicolas Cauchy vient de sortir aux éditions Robert Laffont.
Ca s'appelle De manière à connaître le jour et l'heure et j'en parle LA.

Nicolas a gentiment accepté de répondre à mes 3 questions, mais a tenu à en modifier l'ordre. :-)
Merci Nicolas !


- Comment lisez-vous ? (quand, où, conditions particulières)

En petit-déjeunant, dans un genre de 6 à 8 matinal qui finit souvent mal, pour le livre : auréoles de café – je suis de ceux qui trempent – taches de confiture, cassis neuf fois sur dix, puis, par ordre décroissant, 4 fruits rouges, mirabelle, abricot… Sinon, de manière définitivement plus romantique, dans le Jardin du Luxembourg où j’ai mes quartiers, sous un gros marronnier.

Et il y a aussi cette expérience, que vous avez sans doute vécue, qui consiste à s’endormir sur un livre qui continue à vivre dans vos rêves…

Mais il y a une règle qui veut que plus j’écris, moins je lis (et réciproque). Je cherche souvent l’inspiration dans les livres des autres, une dynamique pour me remettre à écrire et là, hop, ça sert de transition à la deuxième question.


- Avez-vous un livre ou un auteur culte ?

J’aime les livres qui me permettent justement de faire la transition entre la lecture et l’écriture. « Insoupçonnable » de Tanguy Viel a été pendant quelques mois, mon livre magique. Il suffisait d’en lire un paragraphe pour que l’inspiration se remette en marche. Mais je n’ai pas de titre ni d’auteur culte. En fait, il faudrait détailler un peu ce qualificatif, « culte ». Cet été, j’ai lu presque tout Douglas Kennedy et Jonathan Coe. Question style, c’est vraiment limite, surtout pour le premier. Mais quel sens de la narration ! Sur ce plan précis, ces deux auteurs seront, pour moi, des références. A l’opposé, Claude Simon, que j’ai découvert cette année, propose tout un travail sur la description qui me fascine. Mais je reste frustré sur le plan de la narration. Voilà quelques auteurs cultes… dans leurs domaines.


- Quel est votre dernier livre coup de coeur ?

La question humaine de François Emmanuel que j’ai découvert grâce au film qui devrait sortir à la rentrée, je crois. Superbement écrit.

23 août 2007

A la recherche du Hors-Jeu (1)

Voici les dernières infos toutes fraîches (ou presque !) de mes aventures "A la recherche du roman de l'auteur distrait au t-shirt rouge" ! (Merci Laurence et Clarabel de vous être inquiétées pour moi !)


Cher Bertrand, sachez que votre livre est déjà référencé dans les ordinateurs de la Fnac. La vendeuse m'a affirmé qu'à moins d'un problème de livraison, votre livre sera en rayon dès demain ! Je téléphonerai donc demain matin à l'aube à ma chère Fnac Saint-Lazare pour m'assurer de la présence de votre roman dans leurs rayons. Je vous tiendrai bien sûr au courant de la suite de mes aventures.


En tant que LCA incorrigible, je suis ressortie de l'antre du diable avec :

et


Le 1er, c'est la faute du SeriaLecteur !
Et le 2nd, c'est la faute de Clarabel !
Merci à vous ! ;-)

Mais sachez que j'ai été forte et je n'ai pas acheté la version brochée du Rapport de Brodeck de Philippe Claudel, ni le dernier Olivier Adam dont Clarabel a parlé aujourd'hui ou le dernier Marie Darrieussecq dont Bernard a parlé aujourd'hui. Je suis très fière de moi.

Tamara, j'ai fureté dans le rayon Polar mais ni le tome 5, ni le tome 8 des aventures de Stephanie Plum n'étaient là !

Allez, ce n'est pas tout ça mais une rude journée m'attendant demain, il ne faudrait pas que je tarde à aller me coucher...

Bonne nuit !

This is not a love song - Jean-Philippe Blondel

Cela fait quelques mois que je souhaite lire un roman de Jean-Philippe Blondel. En fait, depuis que Flo a parlé de Passage du Gué. Puis entre temps, j’ai rencontré Laurence (de Biblioblog) qui est une inconditionnelle de cet auteur et elle m’a encore plus donné envie de le lire.

Ben voilà, ça y est, c’est fait !

Je viens donc de lire son 6ème roman, This is not a love song.

« Il m’a fallu Susan pour m’arracher à Etienne et à la lose. » Susan était sa dernière chance, il l’a suivi en Angleterre et il s’en est sorti : il a fondé une famille et monté sa propre société. Puis, (un peu) contraint et forcé, il revient en France passer une semaine chez ses parents. Et là… je m’arrête pour vous laisser le plaisir de découvrir par vous-même cette semaine que le narrateur passe chez ses parents, en France.

Cette première rencontre avec Jean-Philippe Blondel est une réelle découverte ! J’ai été happée par son écriture, sa façon de raconter les choses. C’est fort. Ca m’a pris aux tripes. Mais vraiment. Je ne sais pas comment vous expliquer le moment où j’ai ressenti cela. Car oui, j’ai lu un paragraphe et là, tout d’un coup, cela m’est tombé dessus, je l’ai ressenti en moi, comme un mal de ventre donné par une angoisse. Les tripes qui se serrent. C’était terrible ! C’est fort quand on en arrive là en lisant ! Quel plaisir pour un lecteur ! Pour moi, c’est une sorte d’apothéose de la lecture !

Je vous recommande de commencer ce livre en ayant du temps devant vous, rien qu’à vous car c’est le genre de livre qu’on ouvre et qu’on ne referme qu’à la fin. Car on est dedans, on suit, on vit, on ressent, on veut savoir, on veut aller jusqu’au bout. On est absorbé par le livre, il nous happe et qu’on ne souhaite pas en ressortir avant la fin.

Une mention spéciale pour les nouveaux bandeaux des éditions Robert Laffont où le portrait de l’auteur est dessiné ! Ca change et c’est joli.

Voilà donc une très belle découverte (et un nouveau coup de cœur) que je vous recommande vivement !

Retrouvez aussi l'avis d'Anne qui est très proche du mien, ainsi que les avis plus modérés de Laurence et Clarabel.
Quant à Laure, elle a beaucoup moins aimé.

A lire aussi, les avis de : Amy, Chiffonnette, Emeraude, InColdBlog (ainsi qu'une interview de Jean-Philippe Blondel), Papillon, Tamara.


A propos de l’auteur

Marié, père de deux enfants, professeur d’anglais, Jean-Philippe Blondel vit à Troyes, où il est né en 1964. Il a publié chez Delphine Montalant Accès direct à la plage (prix Québec-France du premier roman) et 1979, et chez Robert Laffont Juke-Box, Un minuscule inventaire (prix littéraire du conseil général de l’Aube), et Passage du gué (prix Gaël et prix Fol’Lire).
(Source : Editions Robert Laffont)

Jean-Philippe Blondel est le 1er participant à ma nouvelle rubrique, Trois questions à....


Photo Couverture : Editions Robert Laffont

22 août 2007

Le rapport de Brodeck - Philippe Claudel

Ce livre fait partie des livres reçus dans le cadre de la sélection adhérents de la Rentrée Littéraire Fnac 2007. En fait de livre, ce roman s’est présenté sous la forme de 207 feuilles A4 non reliées. Je ne pensais pas arriver à lire un roman sous cette forme. Et pourtant oui, j’y suis arrivée ! Cela ne m’a pas gêné du tout et j’ai même trouvé que cela collait bien au sujet du livre puisqu'il est question d'un rapport écrit sur des feuilles volantes à la machine à écrire.







Brodeck est chargé, par les habitants de son village, de rédiger un rapport. Pour raconter « les choses », telles qu’elles se sont passées. Pour que les autres comprennent.

Et en marge de ce rapport officiel, il écrit son rapport à lui, sa confession.

Par bribes, au fil de sa pensée, il va nous livrer son histoire et la venue de l’Anderer dans son village – qui est à l’origine du rapport officiel. Le narrateur, Brodeck, fait des allers-retours incessants entre le passé et le présent. Petit à petit, tout va se construire, comme un puzzle.

« J’ai relu tantôt mon récit depuis le début. (…) Cela manque d’ordre. Je pars dans tous les sens. Mais je n’ai pas à me justifier. Les mots viennent dans mon cerveau comme la limaille de fer sur l’aimant, et je les verse sur la page, sans plus me soucier de quoi que ce soit. Si mon récit ressemble à un corps monstrueux, c’est parce qu’il est à l’image de ma vie, que je n’ai pu contenir et qui part dans tous les sens. » (p.253)

Cette construction provoque un malaise, une angoisse et on se demande ce que l’on va découvrir, tout en ayant envie de connaître la suite. Cette façon de construire le récit est excellente et pour moi, c’est LE « truc en plus » de ce roman.

Et puis, j’ai retrouvé cette écriture belle et simple de Philippe Claudel, que j’avais découverte dans La petite fille de Monsieur Linh. Comme dans ce roman où le pays d’origine de Monsieur Linh, ainsi que le pays où il arrive, ne sont jamais cités mais qu’on devine, le pays où se trouve le village de Brodeck, la guerre dont il nous parle, tout cela n’est pas nommé clairement mais on devine.

Voici donc un très beau roman de Philippe Claudel qui me donne définitivement plus envie de lire ses autres romans ! Un de mes coups de cœur de cette rentrée littéraire !

Retrouvez aussi les avis d'Amanda, Anne, BelleSahi, Bernard, Chiffonnette, Emeraude, Essel, Gambadou, Joëlle, Katell, Philippe, Tamara, Thibault Malfoy.


Les 1ères phrases

« Je m’appelle Brodeck et je n’y suis pour rien.
Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache.
»


Extrait

C'est un peu long mais j'aime énormément. C'est un prêtre qui parle. Un curé de village.

« Les hommes sont bizarres. Ils commettent le pire sans trop se poser de questions, mais ensuite, ils ne peuvent plus vivre avec le souvenir de ce qu’ils ont fait. Il faut qu’ils s’en débarrassent. Alors ils viennent me voir car ils savent que je suis le seul à pouvoir les soulager, et ils me disent tout. Je suis l’égout, Brodeck. Je ne suis pas le prêtre, je suis l’homme-égout. Celui dans le cerveau duquel on peut déverser toutes les sanies, toutes les ordures, pour se soulager, pour s’alléger. Et ensuite, ils repartent comme si de rien n’était. Tout neufs. Bien propres. Prêts à recommencer. Sachant que l’égout s’est refermé sur ce qu’ils lui ont confié. Qu’il n’en parlera jamais, à personne. Ils peuvent dormir tranquille, et moi pendant ce temps, Brodeck, moi je déborde, je déborde sous le trop-plein, je n’en peux plus, mais je tiens, j’essaie de tenir. Je mourrai avec tous ces dépôts d’horreur en moi. Vois-tu ce vin ? Eh bien c’est mon seul ami. Il m’endort et me fait oublier, durant quelques instants, tout cette masse immonde que je transporte en moi, ce chargement putride qu’ils m’ont tous confié. Si je te dis cela, ce n’est pas pour que tu me plaignes, c’est pour que tu comprennes… Tu te sens seul de devoir dire le pire, moi, je me sens seul de devoir l’absoudre. » (p.173)


Photo Couverture : Stock

21 août 2007

Trois questions à... Jean-Philippe Blondel


Parce que les écrivains sont aussi des lecteurs, je me suis dit que j'allais régulièrement poser 3 questions au lecteur qui sommeille en chaque auteur.

Pour inaugurer cette nouvelle rubrique, c'est Jean-Philippe Blondel qui a gentiment accepté de répondre à mes 3 questions ! Merci à vous, Jean-Philippe !


- Quel est votre dernier livre coup de coeur ?

Mon dernier livre coup de coeur, c'est Le dernier frère de Nathacha Appanah. J'avais déjà beaucoup aimé ses précédents mais je trouve qu'elle gagne encore en gravité et en intensité et puis, cette fois, ce sont des thèmes qui me sont chers comme la fraternité ou la relation au père. C'est une histoire qui se déroule à la fin de la seconde guerre mondiale, à l'île Maurice et cela évoque un épisode historique peu connu - mais c'est avant tout une histoire d'amitié intime et bouleversante.


- Avez-vous un livre ou un auteur culte ?

J'ai l'habitude de répondre que je n'ai pas d'auteurs cultes parce que ce sont les livres eux-même qui comptent - mais en fait je m'aperçois que j'en ai: Modiano, en France, dont j'aime toute la production - Hornby en Grande-Bretagne (même s'il y a de l'excellent et du moins bon) et Ben Richards (dont les romans ne sont malheureusement pas traduits ), Mc Cauley aux Etats-Unis. Sinon, dans les écrivains cultes qui m'ont fait plonger dans la lecture et l'écriture, il y a, pêle-mêle, Le Clézio, Roberts, Decoin, Duras, Yourcenar, Proust, Kerouac, Salinger.


- Comment lisez-vous ? (quand, où, conditions particulières)

Je lis partout, tout le temps - et j'ai passé le virus à ma fille aînée, ce dont je suis très fier. Je n'ai pas d'endroit préféré, ni de moment préféré - bien sûr, je préfère dans le fauteuil "love-seat" (1 place et demie) de mon salon, les jambes sur un accoudoir et la tête sur l'autre, mais cela peut-être virtuellement n'importe où... J'avais l'impression de lire bcp (environ 80 romans par an) mais depuis que je fréquente les sites de Clarabel, Cuné et autres, je me dis que ce n'est pas tant que ça, en fait.

20 août 2007

La Fille des Louganis - Metin Arditi

4ème de couverture

Dans la beauté solaire de son île grecque, la jeune Pavlina aime celui qu'elle croit son cousin, Aris. Elle ignore le secret qui dévastera pour longtemps la famille : Aris est du même père qu'elle. L'enfant qu'elle aura de lui, fruit d'un inceste, sera confié à l'adoption.

La Fille des Louganis raconte l'histoire de ce double arrachement, à l'île et à l'enfant. A Genève, où elle émigre, Pavlina poursuivra son existence, comme absente à elle-même, sans renoncer au rêve - obsédant jusqu'à la folie - de retrouver un jour la fille qu'on lui a enlevée.

Sur ce thème à la fois intime et universel de l'abandon, sur le hasard des rencontres et la vertu des amitiés, sur les forces vitales et les péripéties du destin qui nous gouvernent par-delà le bien et le mal, Metin Arditi a composé un roman profond, saisissant d'émotion et de vérité.


Mon avis

Je crois que pour une fois, je n’ai pas grand-chose à ajouter à ce 4ème de couverture : l’histoire y est très bien résumée et oui, on ne nous trompe pas, cette histoire est pleine d’émotions et est très touchante. Surtout à partir du moment où Pavlina se trouvera loin de son île, d’abord à Athènes, puis ensuite à Genève.

Voici un petit extrait qui résume bien l’obsession de Pavlina, obligée d’abandonner son enfant, sans savoir qu’il est le fruit d’un inceste :

« A qui ressembles-tu, ma fille adorée ? A ton père, qui était si beau ? si fin ? A ta mère, qui a des seins trop gros aux aréoles noires et laides ? Quels amis t’entourent dans ta belle demeure du plus beau quartier d’Athènes ? Qui te fête ? Avec quel gâteau ? De quelle couleur sont tes bougies ? Dis-le-moi, ma fille adorée. Dis-le-moi qu’enfin je respire. »

Et le Grec étant un peu comme un fil rouge dans ma vie de lectrice (si vous ne comprenez pas, vous demandez, je me ferai un plaisir de vous expliquer !), je vous livre un extrait rapportant les paroles d’une chanson grecque :


« Pios taxidevi sta matia sou ?
Pios… Xagripna sto cormi sou ?
Matia blé
Sta megala taxidia sou,
Tha’ me’ ego, Tha’ me panda mazisou

Qui voyage dans tes yeux ?
Qui veille sur ton corps ?
Tes yeux bleus
A tes longs voyages c’est moi qui serai là
Je serai avec toi toujours
»



Retrouvez aussi l'avis de Chiffonnette !


A propos de l’auteur

Né en 1945 à Ankara, Metin Arditi vit à Genève. Ingénieur en génie atomique, il a enseigné à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Il est le président fondateur de la Fondation Arditi qui, depuis 1988, accorde prix et bourses aux diplômés de l’université de Genève et de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Il est également président de l’Orchestre de la Suisse romande.
Chez Actes Sud, il est l’auteur de Dernière lettre à Théo (“Un endroit où aller”, 2005), de L’Imprévisible (2006), de La Pension Marguerite (2006 et Babel n° 823) et de Victoria-Hall (Babel n° 726).
(Source : Actes Sud)


Photo Couverture : Actes Sud

19 août 2007

La Princesse et le Pêcheur - Minh Tran Huy


4ème de couverture

Jamais un conte n’est vraiment innocent, ni tout à fait dénué de cruauté. En la personne de Nam, jeune Vietnamien depuis peu réfugié en France, la narratrice croit reconnaître le prince charmant. Ils sympathisent, se revoient, se confient, s’inventent un territoire secret. Mais quelque chose éloigne les gestes de l’amour : le beau garçon la traite comme une petite sœur.
A quelque temps de là, elle accompagne ses parents au Viêtnam, où ils retournent pour la première fois. Devant elle, née en France, élevée et protégée comme une fille unique, le rideau se déchire. Les secrets affleurent, les rencontrent dévoilent les tragédies qu’ont connues les siens. Que Nam a laissées derrière lui, peut-être…

La Princesse et le Pêcheur dessine une vietnamité aussi réelle qu’impartageable, un pays immatériel que Minh Tran Huy imprègne d’une fausse candeur toute de retenue, qui cache une mélancolie profonde. Elle y inscrit la présence de l’ami si difficile à retrouver, parce que l’Histoire est passée par là. Ou simplement le temps. Plus violent que les contes…


Mon avis

Voici une belle découverte ! Dès les premières phrases, l’écriture de Minh Tran Huy m’a plu : une écriture que je trouve « pleine ». Je sais, ce terme peut paraître ridicule, mais je ne sais pas comment l’exprimer autrement ! Pour que vous me compreniez mieux, lisez-ce passage où l’auteur parle de la vie d’une façon que je trouve très juste :

« Vivre, c’est se lancer dans un solo tout en apprenant à chanter ; tenir le rôle principal d’une pièce un soir de première sans avoir jamais répété ; rédiger une histoire d’une traite, sans possibilité de retour en arrière. Il n’y a pas de deuxième prise. On progresse au petit bonheur la chance, ralentit quand on devrait accélérer, s’invente des obstacles inutiles, bifurque sur un coup de tête, en n’ayant aucun idée de sa destination. L’existence est un récit que l’on dévide au fil de la plume, et où personne ne se préoccupe des répétitions, des blancs et des incohérences. Il n’y a que dans les romans qu’on peut corriger, réviser, reprendre : la plupart des vies sont bancales, gouvernées par un hasard sans rime. » (p.14)

Pour un premier roman, je trouve qu’il y a une certaine maturité dans le style de Minh Tran Huy.

Dans cette histoire, il y a plusieurs histoires. Tout d’abord, il y a l’histoire de ce garçon et sa petite sœur, dont le destin incestueux semble inévitable. Puis il y a la très belle histoire d’amitié ou d’amour (où est la frontière ?) de Lam (la narratrice) et de Nam, « dont le prénom signifiait « pays du Sud », un garçon insolent et séduisant, qui avançait la mèche sur l’œil et le sourire aux lèvres, plein d’esprit malgré ses fautes de grammaire. » (p.136)

Et au milieu de ces deux histoires, il y a Nam qui ne veut rien révéler de sa vie au Viêtnam à Lam, les liens qui unissent Lam à ses parents qui ne lui parlent pas beaucoup de leur pays, le Viêtnam, il y a Lam qui se sent française avant tout, et il y a les voyages de Lam dans ce pays qui est celui de ses parents, mais pas le sien.

Tout cela nous permet de découvrir le Viêtnam, mais surtout les blessures de ceux qui sont restés et ceux qui sont partis. Ce livre est un très beau témoignage sur ce magnifique pays et sur ses personnes qui l’ont quitté, par choix ou de force.

L’auteur fait souvent référence à un roman d’Haruki Murakami : Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil. J’ai ajouté ce titre à ma LAL !


Les 1ères phrases

« Il était une fois deux orphelins qui habitaient un petit village du Viêtnam. L’aîné était déjà un jeune homme ; sa sœur en revanche n’avait pas six ans. Ils avaient perdu leurs parents lors d’une inondation durant la saison des pluies et ne vivaient plus que l’un pour l’autre. »


Extrait

L’auteur parle ici de ces parents :

« J’observe mes parents et je me rends compte, ai-je écrit à mon ami, qu’ils ne sont ni vietnamiens, ni français. Ils ont grandi ici mais à présent qu’ils sont revenus, rien n’est plus pareil. On parle de double culture, de racines transplantées dans un autre sol, d’héritage à conserver tout en s’intégrant, mais on oublie qu’en réalité, les êtres nés ici et vivant là ne sont de nulle part. Leur identité oscille entre deux pôles qui tantôt cohabitent, tantôt s’affrontent, plaques tectoniques qui se heurtent et créent séismes, montagnes et ravins, une recomposition du décor que l’on aurait crue impossibles quelques instants plus tôt ; alors on avance sur cette terre nouvelle sans trop savoir où l’on va, espérant toujours qu’à la fin, on trouvera une voie qui nous révélera notre place ici-bas… » (p.153)


A propos de l’auteur

Née en 1979 à Clamart, Minh Tran Huy est rédactrice en chef adjointe au Magazine littéraire et chroniqueuse aux Mots de minuit, l‘émission culturelle de Philippe Lefait (France 2). La Princesse et le Pêcheur est son premier roman. (Source : 4ème de couverture)

Je vous invite à lire une interview de Minh Tran Huy par Evene.fr. C'est ICI.


Photo Couverture : Actes Sud

16 août 2007

Villa des hommes - Denis Guedj

Ce livre fait partie des livres reçus dans le cadre de la sélection adhérents de la Rentrée Littéraire Fnac 2007.





« L’humanité n’a quelque valeur que comme expression de l’infini. »
Jean Jaurès


Je dois commencer par vous avouer que j’ai arrêté, une première fois, la lecture de ce roman à la page 152 (sur 307, au total) car je n’arrivais pas à avancer. J’avais l’impression de peiner, l’envie n’était pas là. Alors comme il me fallait malgré tout avancer dans mes lectures pour la sélection adhérents Fnac, j’ai refermé ce livre et je suis passée à un autre.

Puis j’y suis revenue deux semaines plus tard. Si je n’avais pas lu ce livre dans le cadre de la sélection, je pense que je ne serais jamais allée jusqu’au bout. Mais là, vu le cadre de lecture, je me devais d’aller jusqu’au bout.

« Vous me racontez votre histoire, elle est importante pour vous,
à moi de décider de m’embarquer ou de rester à quai.
»

Voici ce qu’un des personnages dit à un autre. Dans le cas de ce roman, je dirais que moi, j’ai choisi de rester à quai. :-)

En effet, je ne suis pas du tout entrée dans l’histoire, dans cette relation entre ce vieux mathématicien allemand, Hans Singer, et ce soldat français, Matthias Dutour, conducteur de trains. Ces deux hommes se retrouvent dans la même chambre de la Villa des Hommes, un hôpital psychiatrique allemand. Leurs longues discussions sur les mathématiques – ou plutôt les longs monologues de Hans Singer – me laissaient totalement indifférentes. C’était trop de mathématiques à mon goût ! Toutes les théories et les démonstrations de Hans Singer m’ont barbé. J’y suis restée complètement hermétique : je n’ai pas cherché à comprendre et je n’avais vraiment pas envie de me creuser la tête…

Et dommage que les moments où Matthias parlait de la guerre ou sur les moments d’avant-guerre ou sur les trains soient rares car là, peut-être, j’aurais pu plus accrocher…

Sinon le livre est bien écrit et je pense qu’il n’y a rien à redire sur les théories exposées par Hans Singer (Denis Guedj est aussi mathématicien). C’est juste que ce n’est pas ma tasse de thé. C’est pourquoi je recommande ce livre à ceux que les mathématiques, et plus particulièrement la théorie des Ensembles, intéressent. Sinon, passez votre chemin !

Je vous laisse vous rendre sur le site des éditions Robert Laffont où la présentation de l’éditeur est bien plus complète que la mienne, pour que vous vous rendiez compte que dans ce roman, on ne parle pas que de mathématiques, mais aussi de la folie, de l’amitié, etc. Sauf que moi, les mathématiques m’ayant rebuté, je n’ai pas porté plus attention que ça aux autres thèmes abordés dans ce roman.


Quelques extraits

« Ils sont marrants les écrivains. Ils écrivent des pages et des pages et après, c’est à nous de les lire. » (p.70)

« Il y a pour chaque homme un devoir d’insatisfaction, Herr Singer. On se doit d’être insatisfait. Insatisfait de l’état du monde, insatisfait de la pauvreté, de la famine, de l’oppression, de l’exploitation, de l’injustice, insatisfait de l’abandon des enfants. Insatisfait de l’état du monde, non parce qu’on le hait, mais parce qu’on l’aime. Et d’autant plus insatisfait qu’on l’aime. Oui, le transformer et l’aimer, le transformer parce qu’on l’aime. » (p.201)


Photo Couverture : Editions Robert Laffont

Suite et fin du swap de l'été !

Je vous ai déjà parlé du sublissime colis que j'avais reçu dans le cadre du swap organisé par Bibliofolie (Encore merci Hydromiel !). Mais je ne vous avais pas encore parlé du colis que j'avais envoyé ! Maintenant, je peux car ma swappée, Pom-CaneLLe, l'a enfin reçu.

Comme eLLe souhaitait découvrir Guillaume Musso, je lui ai offert Et après..., le seul roman de cet auteur que j'ai lu. Et puis, je n'ai pas pu m'empêcher de lui offrir aussi un roman de mon auteur chouchou, En cas de bonheur. (On ne se refait pas !)

Pour les à-côté, j'ai fabriqué de mes petites mains des marque-page que j'ai essayé d'accorder au goût de ma swappée. Et puis j'ai aussi trouvé un bonzai-érable car Pom-CaneLLe tient beaucoup à notre chère planète et elle adore le Canada.

Pour voir une photo, c'est LA, sur le blog de Pom-CaneLLe.