A Garonne - Philippe Delerm
4ème de couverture
Dans le livre peut-être le plus personnel qu'il ait jamais écrit, Philippe Delerm retourne pour la première fois sur son enfance, et trace le portrait tendre et nostalgique des lieux et personnages qui l'ont vu grandir chaque été. L'auteur nous ouvre les portes de la Mascagne, la maison de ses racines, qui fut celle de ses grands-parents puis de ses parents. Aujourd'hui, ils s'y retrouvent en vacances, toutes générations confondues.
Les livres de Delerm sont comme une petite douceur dans ce monde de brutes.
J'ai lu ce livre dans les transports en commun parisiens alors que j'étais très fatiguée (une succession de courtes nuits !). A chaque commencement de lecture, il me fallait un petit temps (quelques minutes) avant de pouvoir entrer dans le livre... et puis la magie opérait, je me sentais mieux, je ralentissais mon rythme de lecture pour mieux savourer ces instants de la vie que nous décrit Philippe Delerm. Car il a le don pour nous parler de ces petits riens qui font la vie. Qui ont fait sa vie d'enfant, dans cette maison familiale. Les jeux d'enfants avec ses copains ou avec ses cousins. Ses grands-parents. Les repas familiaux. Mais aussi la pêche, les travaux, le moment de sa toilette, etc. Puis l'enfant grandit et l'adulte nous livre d'autres moments et événements liés à cette maison. C'est simple et en même temps, l'écriture est précise et travaillée pour saisir parfaitement ces petits instants et nous les décrire avec talent pour qu'on les visualise juste en fermant les yeux.
Retrouvez l'avis de Clarabel qui m'a donné envie de me plonger dans cette lecture.
(Merci Clarabel !)
Retrouvez aussi l'avis d'Eric.
Extraits
« Une eau peu profonde mais régulière y stagnait sous de minuscules lentilles d'un beau vert pâle. C'est là que vivaient les têtards. Nous les capturions à la main : leur vivacité, queue déployée en gouvernail derrière leur corps ovoïde, mais surtout la viscosité glissante de leur être informulé rendait l'opération intéressante. » (p.42)
A propos des pêcheurs :
« Ils pêchent ce que la vie ne donne jamais par ailleurs sans risque de jugements moraux péjoratifs ou insultants : une absolue bulle de temps où le code n'exige rien (...) Des cannes, une épuisette, de l'appât, du blé, des vers, une sacoche, une bourriche : beaucoup d'alibis pour quelques heures de rêvasserie tamisées dans l'ombre chaude. Mais tout cet attirail n'est encombrant qu'en apparence. C'est lui qui justifie la béatitude de l'instant pur. (...) [Le pêcheur] aura l'hypocrite politesse de faire semblant d'attendre quelque chose - les hommes supportent mal les hommes qui n'attendent rien. » (p.50)
A propos de l'auteur
Philippe Delerm, né en 1950, voue son écriture à la restitution d'instants fugitifs, à l'intensité des sensations d'enfance. On lui doit notamment La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (1997). (Source : 4ème de couverture)
Photo Couverture : Amazon.fr