10 décembre 2007

U.V. - Serge Joncour

Et dire qu’il y en a qui pense que la littérature française contemporaine ne parle que de son nombril ! Tsss… ces gens-là ne doivent pas chercher bien plus loin que le bout de leur nez. Oui, il y a des auteurs français qui nous parlent d’eux… mais il y en a tellement d’autres qui ont des histoires à nous raconter et qui savent si bien nous les raconter ! C’est là qu’il faut aller jeter un coup d’œil !

Après avoir été captivée par La véritable histoire de mon père de Nicolas Cauchy, je pensais qu’il serait difficile d’enchaîner avec un autre roman. Quand on vit quelque chose de fort à la lecture d’un livre, c’est dur pour la lecture suivante. Le hasard (*) a fait que j’ai décidé de lire un roman de Serge Joncour que j’ai acheté à Sciences-Po. Merci le hasard ! ;-)


Une villa, sur une île, au plus fort de l’été. Un jour, un inconnu surgit, il se prénomme Boris. Il vient rendre visite à Philip, son vieil ami de lycée. Seulement Philip n’est pas là. Il n’arrivera que demain, après-demain au pire, on ne sait pas. Courtois, homme avisé et sûr, Boris s’installe. Rapidement. Très rapidement. Il se fond même tellement au décor qu’il s’avère vite le convive parfait, l’élément distrayant. Ravis, charmés, et même manipulés à leur insu, tous se laissent happer par son terrible pouvoir de séduction. Seul André-Pierre a décidé de se méfier. Il n’aime pas ce genre de type, balnéaire et bronzé. Et puis, pourquoi Philip n’arrive-t-il pas ? Pour lui tout alimente l’inquiétude, jusqu’à cette canicule qui entête, qui échauffe les corps avant les esprits. Jamais il n’a fait aussi chaud, jamais la mer n’est apparue aussi désirable et haute, juste là, en bas des marches, par où Philip arrivera.

(Extrait du 4ème de couverture)

Ce roman est un thriller, un roman à suspense, un roman à l'ambiance pesante. Dès les premières phrases, on pressent qu’il y a quelque chose… Quelque chose qui va arriver ? Quelque chose qui est déjà arrivée ? On ne sait pas… pas encore. Serge Joncour m’a mené par le bout du nez tout le long de son roman. Le suspense est très maîtrisé, je trouve. Serge Joncour joue avec les pensées et les suppositions de son lecteur, et j’adore !

L'écriture, aussi, est très intéressante, travaillée, et Serge Joncour joue énormément avec les mots. Un exemple : « Deux ou trois pompiers moyennement éméchés, mélangeant allégrement les canettes de bière avec les tubes de feu [d’artifice], décapsulant l’un pour se siffler l’autre, ce qui parfois donnait des fusées à l’effet pour le moins éventé, un genre de bière d’artifice, des belles rouges qui giclaient mou, et une verte poussive qui rotait par là-dessus, et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le monde se désole ou s’impatiente, guettant dans tout ça la dernière, chaque fois remise, presque espérée… »

Un petit bémol pour la fin, qui même après l’avoir relu deux fois, me laisse légèrement sceptique… En même temps, je pense que c’est ce que voulait Serge Joncour et que d’autres personnes peuvent adorer ce genre de fin !

Donc malgré ce petit bémol, c’est un roman que je vous recommande chaudement !


Liens

+ Présentation du roman sur le site du Dilettante
+ A noter que ce roman a été adaptée au cinéma en 2007 : Site de l’adaptation cinématographique & Allociné.com
+ Retrouvez aussi Serge Joncour chez Auteurs.tv : c’est vraiment un personnage que je trouve fascinant !
+ L’avis de Lishbei, complètement différent du mien.


Photo Couverture : Amazon.fr


(*) Edit de l'après-midi : En fait, ce n'est pas le hasard qui m'a mis ce roman entre les mains, comme on me l'a fait si justement remarqué ! (Merci Tatiana !) Inconsciemment, je me suis tournée vers ce livre car il m'avait été vivement recommandé par 2 auteurs que j'apprécie (David Foenkinos et Tatiana de Rosnay), et que notre rencontre, à Pauline et moi, avec Serge Joncour m'avait marqué. Donc ce que j'ai pris pour du hasard n'en était pas en fait ! Ca tombe bien car en principe, je ne crois pas au hasard. :-)

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Je me souviens vaguement de la bande annonce du film qui effectivement, donnait une atmosphère très pesante. Ca ne m'avait pas du tout donné envie. J'avoue que malgré ton enthousiasme, là, je vais passer mon tour.
Surtout aussi parce qu'entre mes achats et mes emprunts, j'ai vraiment l'impression de ne plus avoir assez de temps pour lire tout ce qui me fait envie ! :-)

Anonyme a dit…

Dis donc, tu te fais tentatrice!!! Je vais noter celui-là... mais je n'ai même pas le choix, c'est pour tenir ma résolution 2008 qui est de lire des polars et des thrillers. C'est une bonne raison, non?

Caro[line] a dit…

@ Emeraude : Tu as tort... ;-)

@ Karine : Moi, je trouve que c'est une excellente raison.
Et si jamais tu en veux d'autres, en voilà :
- Il existe en poche.
- Il n'est pas très long.
- Il est vraiment très bien.
Avec tout ça, tu es presque obligée de te l'offrir ! ;-)

Anonyme a dit…

l'introduction de ton post serait elle un message subliminal ? ;)

Pour la petite histoire je n'ai jamais réussi à lire le 4e de couverture jusqu'à la fin...même sur ton blog. Te dire si le sujet m'intéresse follement.

Je peux affirmer que ma rebrouille avec la production écrite française actuelle est officielle. J'ai fait une overdose de nombrilisme de narcissisme et de tout ces trucs insupportables et imbitables propres au domaine de l'écrit en France.

BizZ

Anonyme a dit…

Ah moi aussi j'avais beaucoup aimé !!! :)

Anonyme a dit…

Encore un qui donne envie !! Je vois que, pour l'instant, tu as fait de bonnes pioches lors de cette journée dédicace !! ;-)

Anonyme a dit…

Bon, alors, faut le lire ou pas ? Parce que, hein, s'il fallait lire tous les livres-dont-on-ne-peut-rien-dire-sans-dévoiler-l'histoire, on n'en finirait pas !! En ce qui me concerne, ma PAL de Noël est déjà bouclée, alors...

Caro[line] a dit…

@ Fafa : Je ne baisse pas les bras ! J'y arriverai, j'y arriverai, j'y arriverai ! ;-)

@ Clarabel : Cool ! :-)))

@ Florinette : J'espère que ça va continuer !

@ Zag : Heu... t'es sûr que tu as bien lu mon billet ?
1/ L'histoire - ou au moins le début - est racontée dans le 4ème de couverture.
2/ Et je dis que je vous recommande ce roman chaudement. Ce qui pour moi - et j'espère pour les autres aussi - veut dire "Lisez-le !", non ?
Ah la la, Zag... tu travailles trop, je crois ! ;-)

Anonyme a dit…

Nan, mais j'ai bien vu que le début de l'histoire était dans le billet. Mais faut pas déconner : c'est volontairement flou pour attirer le chaland.
J'ai aussi bien vu que tu en recommandais la lecture, mais peut-être devrais-tu indiquer des 'niveaux de recommandation' selon la disponibilité de lecture des gens (par exemple, moi, je n'ai pas le temps de lire plus d'un livre par mois, donc je dois être très sélectif, et essayer de distinguer les livres chaudement recommandés de ceux qui sont TRES chaudement recommandés)(pas facile, hein?).
...
Bon sinon, je suis d'accord : je travaille trop.
Je vais aller en réunion, ça va me reposer le cerveau ;)

Caro[line] a dit…

@ Zag : En fait, le 4ème de couverture reflète parfaitement l'ambiance du roman, car on ne sait pas grand chose. Tout est flou, justement. Petit à petit, on en apprend plus. Ce serait dommage qu'ils en disent plus, au risque de gâcher la découverte.
Alors, pour toi qui est sélectif, je vais te dire : ce livre t'est TRES CHAUDEMENT recommandé. :-D (Tu l'auras cherché !)
Mais bon, je ne vais pas faire cela à chaque fois car il faudrait que je sois la reine des tableaux Excel pour établir le niveau de recommandation en fonction du type de lecteur... ;-)