30 mai 2007

Plus tard, tu comprendras - Jérôme Clément

4ème de couverture

« "Plus tard, tu comprendras" me disait ma mère.
Je m'étais toujours demandé ce qu'il y avait à comprendre. Je croyais, orgueilleux, avoir déjà tout compris. Il me restait pourtant l'essentiel : tenter de répondre à la question "Qui est cette femme qui m'a aimé et que j'aime et qui m'a donné la vie ?". Vivante, c'était ma mère. La source et la clé de ma vie. Morte, c'est une femme qui a vécu, avant moi, une autre vie. Une Parisienne, juive, pharmacienne née de parents russes et qui a traversé douloureusement la guerre. Une jeune fille amoureuse, une femme blessée, une mère. Et bien d'autres personnages dont j'ai découvert, ces derniers mois, les multiples facettes...
»

Jérôme Clément


Mon avis

Suite à la mort du compagnon de sa mère, Jérôme Clément vide leur appartement. C’est ainsi que Jérôme Clément va découvrir ce secret de famille, ce que sa mère n’a jamais voulu lui raconter de son vivant.

« Ma mère décide d’enfouir son passé dans les placards. A-t-elle le choix ? Comme tous les Juifs, en 1945, elle veut se fondre dans la masse de ceux qui ont souffert de la guerre, résistants, communistes, tous français et déportés, quelle qu’en soit la cause. Des Français comme les autres, victimes de la barbarie nazie, c’est la volonté des gouvernants, gaullistes, communistes, socialistes, mais surtout et aussi des Juifs, qui en ont assez d’être « des spécifiques ». S’intégrer, encore plus, s’intégrer surtout pour que cela ne recommence pas. » (p.205)

La famille maternelle de Jérôme Clément a été victime de la barbarie nazie, sa mère ne lui a jamais rien raconté à ce propos et alors qu’il vide son appartement, il va petit à petit découvrir ce qu’il s’est passé…

« Un livre pour être sûr de transmettre la mémoire familiale et fixer ton histoire sur le papier, rendre public ce que tu m’as laissé découvrir dans le secret de l’appartement. » (p.338)

J’avoue ne pas savoir que dire de l’écriture de Jérôme Clément. Non pas qu’elle ait quelque chose d’indéfinissable, mais parce que ce qui m’a énormément intéressé dans ce roman, c’est de découvrir en même temps que l’auteur ce qu’a vécu sa famille et aussi ce qu’ont vécu les Juifs de France. Ce roman est un véritable témoignage, très intéressant.

« Les portes des magasins sont fermés aux Juifs à certaines heures ; restaurants, cafés, théâtres, cinémas, leur sont interdits ; ils n’ont droit qu’à la dernière voiture du métro. Interdiction de circuler dans certaines artères de la capitale à bicyclette, en taxi, et après 20 heures ; suppression de transactions bancaires, comptes bloqués, confiscations des biens, pillage des appartements, etc. » (p.103)

« (…) l’ordonnance allemande du 13 août 1941 interdisant aux Juifs d’écouter la radio et leur faisant obligation de déposer leurs postes aux autorités mises en place par Vichy. » (p.149)

En ouvrant ce livre, qui m’a été prêté par Aude, je ne savais pas qu’il parlerait des Juifs de France pendant la seconde guerre mondiale. Ce fut donc une bonne surprise, car suite à la lecture d’Elle s’appelait Sarah de Tatiana de Rosnay, ce sujet me préoccupe et j’ai envie d’en savoir plus sur cette période. Je me demande comment peut-on affliger « ça » à un peuple, leur enlever toute dignité humaine, les tuer. Non, les exterminer. Une autre question me taraude : comment n’ai-je pas appris cela plus tôt ? Ces questions sont en moi. Pour un petit moment, je pense… et j’ai besoin d’en apprendre plus, d’essayer de comprendre… Ce n’est pas une obsession, rassurez-vous ! Mais je pense que c’est important ! Et l’ouvrage de Jérôme Clément est une pièce de plus dans ce complexe puzzle.


A propos de l’auteur


Jérôme Clément est président d'Arte. Il est l'auteur de : Un homme en quête de vertu (Grasset, 1992), Lettres à Pierre Bérégovoy (Calmann-Lévy, 1993), La Culture expliquée à ma fille (Seuil, 1995), Les Femmes et l'amour (Stock, 2002). (Source : 4ème de couverture)
Retrouvez aussi sa bio sur EVENE.


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