L'inespérée - Christian Bobin
Et voilà le tout premier livre de mon challenge ABC 2007 ! Je commence donc avec la lettre B et Christian Bobin. Je n'ai jamais rien lu de cet auteur français (né en 1951). J’ai choisi de lire ce livre après avoir lu le message de Florinette (allez voir là). Elle m’a tenté et je l’ai emprunté le midi même à la bibliothèque du boulot. En lisant le 4ème de couverture, j’ai été complètement convaincue de mon envie de le lire !
4ème de couverture
C’est toujours l’amour en nous qui est blessé,
c’est toujours de l’amour que nous souffrons
même quand nous croyons ne souffrir de rien.
Voici un très beau recueil de textes. Christian Bobin nous parle de la vie, de la mort, de l’amour, de la littérature, de la peinture, des enfants, des choses de la vie. C’est poétique, profond, plein de réflexions tellement justes. J’ai lu la plupart des textes deux fois, lentement, pour bien m’en imprégner. C’est le genre de livres qu’on savoure, en prenant son temps, en faisant une pause entre chaque texte.
Je vais acheter mon propre exemplaire – broché – et je pense que de temps à autre, je relirai un de ces textes, comme ça. C’est le genre de livres qu’on ouvre régulièrement, juste pour en lire un morceau. Je n’ai encore jamais trouvé un tel livre, celui-ci est le premier et j’en suis assez fière. Merci Florinette !
C’est aussi le genre de livres où on relève plein de phrases, qu’on note précieusement. Chose que j’ai faite et que je vous livre ici. A vous de voir si vous souhaitez les découvrir là, dans ce message, ou d’attendre de les découvrir en lisant ce livre.
Une lettre à la lumière qui traînait dans les rues du Creusot, en France, le mercredi 16 décembre 1992, vers quatorze heures
Une très belle lettre d’amour que le narrateur fait à la lumière. C’est très poétique ! Ce premier texte m’a conquis.
« Nous ne cherchons tous qu’une seule chose dans cette vie : être comblés par elle – recevoir le baiser d’une lumière sur notre cœur gris, connaître la douceur d’un amour sans déclin. Être vivant c’est être vu, entrer dans la lumière d’un regard aimant »
« La vérité, on ne peut l’avoir, seulement la vivre. »
Le mal
Voici un texte sur le mal, qui est là, partout autour de nous. Ce texte est aussi une critique de la télévision :
« La télévision, c’est le monde qui s’effondre sur le monde, une brute geignarde et avinée, incapable de donner une seule nouvelle claire, compréhensible. La télévision c’est le monde à temps plein, à ras bord de souffrance, impossible à voir dans ces conditions, impossible à entendre. »
Autres extraits que j’ai notés :
« La vulgarité, on dit aux enfants qu’elle est dans les mots. La vraie vulgarité de ce monde est dans le temps, dans l’incapacité de dépenser le temps autrement que comme des sous, vite, vite, aller d’une catastrophe aux chiffres du tiercé, vite glisser sur des tonnes d’argent et d’inintelligence profonde de la vie, de ce qu’est la vie dans sa magie souffrante, vite aller à l’heure suivante et que surtout rien n’arrive, aucune parole juste, aucun étonnement pur. »
« L’intelligence est la force, solitaire, d’extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi – vers l’autre là-bas, comme nous égaré dans le noir. »
La traversée des images & Le thé sans thé
Ces deux textes m’ont moins touché.
Une fête sur les hauteurs
Dans ce texte, Christian Bobin nous parle de l’attitude d’enfants face à la mort de leur grand-mère, tout en noblesse pour ces adultes tout dans leur chagrin.
J’espère que mon cœur tiendra, sans craquelures
Un texte qui parle de peinture, de mort et d’amour, ces thèmes étant récurrents dans tous ces textes.
A propos de la mort :
« Il y a deux attitudes possibles devant la mort. Ce sont les mêmes attitudes que devant la vie. On peut les fuir dans une carrière, une pensée, des projets. Et on peut laisser faire – favoriser leur venue, célébrer leur passage. (…) Le mieux que nous puissions faire en attendant ce jour est de lui rendre sa tâche légère : qu’elle n’ait presque rien à prendre parce que nous aurions déjà presque tout donné. »
Elle ne vous fait plus peur
Un joli texte très juste à propos de la peur : « La peur c’est la nuit, la joie c’est le jour. »
La retraite à trente ans
Mina
Je me suis levée au milieu du repas
L’inespérée
Ce dernier texte est une très belle lettre d’amour.
« Allez va, va petit bateau chahuté par les vagues, va délivrer ta cargaison de lumières »
Photos Couverture : Amazon.fr
5 commentaires:
Très bel article Caro[line] !!! je suis très contente que ce livre t'ait plu. Merci pour le lien ! ;-))
To Florinette :
Je suis contente que tu sois la première à laisser un commentaire sur ce message !
Merci pour ton commentaire ! Et merci de m'avoir donné envie de lire ce livre. :o)
voila un livre que j'ai lu un crayon à papier à la main pour souligner de jolies phrases, toutefois ce n'est pas un livre qui m'a emballé, trop de passages barbants.
To Pom' :
J'avoue que toutes les nouvelles ne m'ont pas emballé ! Mais au final, je ne retiens que celles que j'ai aimées (ça doit s'appeler du tri sélectif positif !)
Et finalement, je n'ai pas acheté l'édition brochée, mais la version de poche !
Prêté par une amie, ce livre m'a réellement fait connaitre autre chose. J'ai aussi pris mon temps pour le lire : deux textes par soir. Pas plus, tellement ils étaient riches, et demandaient a être médités.
Je ne sais pas aussi, si vous avez remarqué les 3 personnes. Le Je de l'auteur, le Vous du lecteur et le Tu de la lumière. Ça crée une interaction très intéressante.
"L'inespérée" m'a aussi plu car c'est exactement le type de livre que je rêve d'écrire : des petits textes, des tranches de vie, du descriptif qui nous rappel ces petites choses quotidiennes. Des ambiances.
J'ai aimé aussi le passage de la Traversée des images : "celle qui repasse du linge est à la fois à l'autre bout du monde". L'auteur s'exprime sur le féminisme qui manque tant à notre monde.
Merci pour cet article.
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