28 février 2007

Le monde sans les enfants - Philippe Claudel

Voici la lettre C de mon challenge ABC 2007. Un livre de plus choisi après en avoir entendu parler par Florinette (son avis ici)

4ème de couverture

Vingt histoires, à dévorer, à murmurer, à partager
Vingt manières de rire et de s’émouvoir
Vingt prétextes pour penser à ce que l’on oublie et pour voir ce que l’on cache
Vingt chemins pour aller du plus léger au plus sérieux, du plus grave au plus doux
Vingt façons de se souvenir de ce qu’on a été et de rêver à ce que l’on sera
Vingt regards pour saisir le monde, dans sa lumière et dans ses ombres
Vingt raisons de rester des enfants ou de le redevenir
Vingt sourires
Vingt bonheurs
Vingt battements de coeur

« Fin du 4ème de couverture »


Ce livre est un recueil d'histoires. D'histoires pour enfants, qui sont plus adultes qu'on ne peut le penser. D'histoires pour adultes, qui sont, au fond, encore des enfants.

« le problème, voyez-vous, c’est que quand on est grand, on oublie, on oublie presque tout, et on oublie surtout qu’on a été enfant » (Le monde sans les enfants)


J'ai passé un bon petit moment à la lecture de ces histoires !

Il y en a des légères comme celle où des petits enfants réclament une histoire à leur grand-père (Les histoires) ou celle de la fée « has-been » (Le dur métier de fée).

Des poétiques comme Papa, raconte-moi le monde (j’ai beaucoup aimé cette histoire où un papa répond aux questions de son enfant, « Dis Papa c’est quoi le monde ? », « Dis Papa c’est quoi le fleurs ? », etc.) ou Jaimé ou Les mois de mai.

Des toutes folles comme celle où Philippe Claudel a inventé des nouveaux mots : « Glupe, puisque vous chalamosse, Monsieur le Commumuche, je vais tout vous poupouter ! » (Dégougouillez-moi bien !)

Des moins légères, voire même sérieuses, très sérieuses comme l'histoire de Wahid qui n’ « habite pas très loin de chez toi, dans une grande ville qui s’appelle Bagdad » et qui comme nous doit faire attention quand il traverse une rue aux voitures, enfin « celles qui sont arrêtées, immobiles, avec personne dedans, parce que de celles-là, il y en a tous les jours qui explosent, sans prévenir. » (Le petit voisin)

Une de mes histoires préférées, c’est Le garçon qui entrait dans les livres. Ce garçon, c’est Lucas, « malingre et binoclard », que ses copains d’école embêtent et que sa famille n’aime pas. Sa vie a changé le jour où sa maîtresse lui a tendu un livre en lui disant : « Tiens, avait-elle dit, tu ne seras plus jamais seul. » « Lucas l’avait pris, ouvert, avait lu le premier mot, la première phrase et soudain, pffffttttt, il avait été comme aspiré ! Il était entré dans le livre, d’un coup, comme s’il avait plongé sur un toboggan qui n’en finissait pas. » Depuis il se réfugie dans les livres et tout disparaît autour de lui. Elle me touche car je ressens la même chose quand j’ouvre un livre : je suis aspirée et j’oublie tout ce qui se passe autour de moi. C’est d’ailleurs comme cela que je supporte les transports parisiens ! J’ouvre mon livre et j’oublie le métro et son horrible sonnerie, le bus, le train et son roulis, les gens autour de moi, le trajet qui peut paraître long quand on ne fait rien et qui est trop court quand je lis !

Philippe Claudel s’est fait plaisir et nous fait plaisir en alternant ces histoires aux styles différents et aux sujets différents. C’est plein de sagesse, d’espièglerie, de fantaisie, d’humour, de tendresse.

Petit bémol… Le livre est parsemé de dessins de Pierre Koppe. Juste en le feuilletant, je trouvais cela sympa. Puis à mieux les regarder, je suis un peu déçue. Ils sont joliment colorés, mais je n’aime pas le style des personnages. Dommage…



Photo Couverture : Amazon.fr

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Philippe Claudel réussit à parler sans ambages sur des sujets graves avec beaucoup de poésies et de tendresses. C'est un livre touchant !