Bouquiner - Annie François
Voici ma dernière lecture : Bouquiner, d’Annie François.
4ème de couverture
Dis-moi comment tu lis, je te dirai qui tu es. Tel est le petit jeu, apparemment anodin, auquel se livre Annie François. Car le plaisir de lire est un plaisir sensuel autant qu’intellectuel. Des simples habitudes de lecture aux tics dans lesquels chacun se reconnaîtra, le bonheur de « bouquiner » est magnifiquement mis en lumière par une bibliovore passionnée, espiègle et tendre.
Mon avis
Sur le papier, ce livre avait plein d’atouts pour me plaire :
- Un titre sympa : Bouquiner. L’auteur aurait pu choisir Lire, mais Bouquiner, c’est plus tendre, je trouve.
- Un sujet qui me concerne, la lecture, passion à laquelle je m’adonne tous les jours au point d’avoir créé un blog !
- Une présentation de l’auteur originale : « Annie François, sans diplômes, sans titres, sans tambour ni trompette, a passé trente années de sa vie professionnelle à lire dans diverses maisons d’éditions. »
Je n’aime pas du tout le style d’Annie François. Dans sa globalité. Mais aussi pour des petits détails tels que l’emploi trop fréquent de mots inconnus pour moi (bancroche, mirliton, chaloir, par exemple) Cela m’arrive de tomber sur des mots inconnus dans des livres, mais là, j’ai trouvé que c’était trop souvent (puisque je l’ai noté). Elle fait aussi énormément référence à son entourage, en citant leur prénom seulement, mais sans que cela apporte quelque chose à ce qu’elle raconte. Car il n’y a pas un ou deux personnages récurrents (à part François, son compagnon, mais jamais elle nous le dit ouvertement, on le comprend), que l’on va retrouver tout le long. Je pense que cela parle à son entourage, mais pour nous lecteurs, je n’y vois aucun intérêt. Et aussi, il y a énormément de titres de roman cités, sans voir ce que cela apporte. Et je n’en connaissais pas beaucoup… !
J’arrivais parfois à me retrouver dans ce qu’elle énumère comme habitudes et tics de lecteurs, mais c’était trop rarement pour vraiment me reconnaître dans la lectrice qu’elle décrivait.
Malgré tout cela, j’ai noté quelques bonnes réflexions ! Certaines dignes des LCA ! Je vous les donne…
« Il tombe sous le sens qu’il y a quelque chose de malsain dans l’accumulation domestique des livres. Mêmes chéris, on les laisse dormir sur les étagères. »
« jeter des livres, c’est aussi déchirant que de brûler des lettres d’amour ou un cahier d’école de sa grand-mère »
« Mais à quoi bon détester quand on n’aura pas assez de sa vie pour lire les auteurs que l’on aime. »
« Sinon, comme le boulimique évite la devanture des pâtisseries, je me détourne de la vitrine des librairies pour éviter les fringales d’entraînement, les achats compulsifs qui ne feraient qu’augmenter l’immense pile d’attente qui vacille près du lit : sûr, les ouvrages se vengeraient en me dégringolant dessus pendant mon sommeil. »
« [Le lecteur] est un social, un solitaire, une sorte d’autiste. Essayez de l’empêcher de finir son paragraphe : l’être le plus amène s’ensauvage. Tant qu’un lecteur n’a pas reposé son livre de plein gré, c’est un individu potentiellement dangereux. »
« Comment le lecteur peut-il emmagasiner tout ça ? Il n’emmagasine pas. Il est amnésique. Un clou chasse l’autre. Pour limiter les dégâts de l’oubli, il note ce qu’il lit. »
Annexe
Je ne sais pas si vous êtes aussi ignorants que moi, mais je vous donne quand même les définitions des mots que je ne connaissais pas…
- L’adjectif bancroche est un synonyme familier de bancal, rachitique.
- L’expression de mirliton signifie mauvais, de peu de valeur.
- Le verbe chaloir veut dire importer. On l’utilise, par exemple,
[Définitions trouvées sur le site Internet Le Trésor de la Langue Française informatisé]
Photo Couverture : Amazon.fr
10 commentaires:
Mouais, tu as raison, ça n'a pas l'air passionnant... dans le genre facile et agréable, j'avais bien aimé le livre de Daniel Pennac ("comme un roman" si je me souviens bien).
En attendant je louche fortement sur "la bibliotheque, la nuit" de Manguel... vais-je craquer ?? En tout cas j'ai mis Ségur dans la liste de mes découvertes prioritaires :o) (ça n'a rien à voir mais c'est toi qui es la grande responsable de cet acte inédit... oser détronner mes incontournables anglo-saxons, non mais !;))
détrôner ce serait mieux...
Oh, j'ai essayé de t'envoyer un commentaire ce week-end mais je vois qu'il n'est pas enregistré ! Je te disais que j'avais attendu ta note avec impatience mais qu'effectivement, comme tu le dis, ce livre a l'air plutôt décevant. Du coup je pense que je vais plutôt lire Alberto Manguel qui attend aussi sagement dans ma PAL... et dans le "même" genre, j'avais bien aimé "comme un roman" de Daniel Pennac. L'as-tu lu ? Il m'avait donné une furieuse envie de bouquiner !
To Lou :
Ton commentaire avait bien été enregistré ! Sauf que je modère les messages et que j'étais absente ces 4 derniers jours. Nous étions à Vienne en Autriche : génial ! Je trouverai bien un lien avec la littérature pour pouvoir vous en parler. ;o)
Mais revenons à nos moutons...
Comme un roman de Pennac est dans ma PAL. Je crois l'avoir déjà lu, il y a très très longtemps de cela, surement dans ma jeunesse... mais ma mémoire étant faiblarde, il faut que je le relise !
Je ne connais par Alberto Manguel donc j'attends de voir ce que tu en penseras.
Pour Ségur, merci ! :o)
COmme toi, j'ai bien aimé certains passages, mais beaucoup de références me sont passés bien au-dessus de la tête, alors bon.. sympathique mais sans plus!
@ Choupynette : Dans un même registre, je préfère largement Comme un roman de Daniel Pennac !
Manguel est un vrai bonheur!! Une référence et un auteur intéressant! Jel'aime beaucoup!
les citations que tu cites à la fin de ton billet sont tellement vraies !
joli verbe, "s'ensauvager" ! ces extraits me donnent envie de lire le livre, à l'occasion... les mots compliqués ne me gênent pas, y a qu'à ouvrir le dico qui ne demande qu'à être consulté (mais si c'est toutes les trois lignes, c'est chiant...)
Contrairement à toi j'ai vraiment été séduite par ce livre. J'ai laissé un petit lien vers ton blog sur mon article.
;-)
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