Ecrivain (en 10 leçons) - Philippe Ségur
C'est en lisant un message du blog de David Foenkinos (sur le site Internet de Livres Hebdo... vous commencez à connaître la chanson !) que j'ai découvert l'écrivain Philippe Ségur. Dans ce message (ici), David Foenkinos parlait de 3 livres des éditions Buchet-Chastel dont Ecrivain (en 10 leçons). Il en disait ceci : « Philippe Ségur (immense Philippe Ségur !) a la tête la plus gentille de toutes les têtes d’écrivains. Son dernier roman, « Ecrivain (en 10 leçons) » est virtuose. Ce n’est pas vraiment la peine de parler de ses livres, il suffit d’ouvrir la première page, et tout est dit : « Ma vocation d’écrivain est une conséquence directe de mon échec dans la carrière de super-héros ». Comment ne pas lire un livre qui commence ainsi ? » En effet, cher David ! En tout cas, moi, je n'ai pas pu résister à vos courtes (mais efficaces) éloges (et surtout à cette première phrase) et c'est comme ça que je me suis lancée dans la lecture de ce livre ! En plus, j'avais découvert que Philippe Ségur avait des titres de romans qui m'ont fait dire qu'il devait vraiment valoir le coup d'oeil ! Voyez ça : Métaphysique du chien (2002), Autoportrait à l'ouvre-boîte (2003), Poétique de l'égorgeur (2004) et Seulement l'amour (2006). Donc entre les éloges de David Foenkinos, la première phrase accrocheuse et les titres originaux de ses précédents romans, je n'avais aucune excuse pour ne pas ajouter ce livre à ma PAL !
4ème de couverture
A l'âge de onze ans, ma vie a connu un véritable tournant. Je me suis mis à écrire. L'écriture est une activité nettement moins dangereuse que de se promener dans la cour de son immeuble un mercredi après-midi en tenue de Méga-Condom. J'ai pu m'y livrer sans dommage avec une grande ardeur. Ma mère ne voyait pas d'un très bon oeil cette nouvelle passion. « De la blague, disait-elle. Trouve-toi d'abord une bonne situation, tu feras écrivain ensuite. » Elle considérait les gens de lettres comme des saltimbanques, des crève-la-faim qui ne tenaient rien de solide. D'ailleurs la plupart mouraient jeunes, ce qui prouvait à quel point ils étaient incapables. Les seuls qui trouvaient grâce à ses yeux avaient un vrai métier. Ils étaient ambassadeurs, ministres, chirurgiens. Ils écrivaient des livres à temps perdu, pour se distraire. L'absence de soucis matériels était la condition préalable d'une bonne création. Généralement, elle la rendait même superflue et ainsi tout rentrait dans l'ordre.
Écrivain (en 10 leçons) ou les tribulations hilarantes de Phil Dechine, homme perdu dans la réalité du monde, qui voit dans la littérature le meilleur moyen de se mentir à soi-même. Du même auteur aux mêmes éditions : Seulement l'amour, Poétique de l'égorgeur, Autoportrait à l'ouvre-boîte, Métaphysique du chien.
Mon avis
Phil Dechine, écrivain débutant, a un égo démesuré, est très complaisant (surtout et seulement) envers lui-même et bien sûr, plein de mauvaise foi. D'ailleurs, nous sommes prévenus avant le début du roman par cette citation de Nietzsche : « Je ne suis pas un être humain je suis de la dynamite. » (Ecce Homo) A travers 10 moments de la vie d'un écrivain débutant (c'est-à-dire qui n'a encore jamais été édité), Philippe Ségur... non, pardon ! Phil Dechine va nous raconter comment il est arrivé jusqu'au succès.
Il commence par nous expliquer comment sa vocation est née :
« Ma vocation d’écrivain est une conséquence directe de mon échec dans la carrière de super-héros. »
En effet, à onze ans, il a tourné le dos à sa carrière (plutôt violente, et surtout mal-barrée) de super-héros pour se tourner vers l'écriture.
Il y a ensuite le moment de l'écriture. Malheureusement, l'ennemi juré de l'écrivain dans ces moments-là, c'est... le téléphone ! Parce qu'il sonne. Les moments d'affrontement entre Phil Dechine et son téléphone sont très drôles ! Un petit extrait pour le plaisir :
« J'étais seul dans la maison. Le téléphone se mettait à sonner. Il se trouvait au rez-de-chaussée, mon bureau à l'étage. C'était insupportable d'entendre ce grelot électrique avec personne à proximité pour répondre. J'abandonnais mon écran, je dévalais les escaliers et j'allais m'asseoir à côté de l'engin qui me défiait. Il sonnait et sonnait. Je le toisais avec un regard intense, saturé de mépris. Il sonnait encore. Il sautait sur lui-même tel un chat hystérique. Je ricanais de son audace. Nous nous livrions une lutte sans merci. C'était toujours moi qui l'emportais.
Il finissait par rendre son dernier soupir.
Son petit corps lamentable s'immobilisait.
C'était si triste. »
Ensuite, nous avons une leçon sur les premières réponses (négatives, pas la peine de le préciser) des éditeurs, avec (enfin) LA réponse positive, puis les premières interviews, les premiers salons, la première émission télé, le premier prix (le prix Mirabeau des vétérinaires, remis à Saint-Marsac) et les rencontres avec les lecteurs. Et enfin, LE SUC-CES !
C'est avec un véritable plaisir que l'on suit toutes les premières fois de Phil Dechine, malgré son égo démesuré et exaspérant. Car au final, l'auteur nous fait une grande leçon d'autodérision, pleine d'humour ! Et l'écriture de Philippe Ségur est simple, sans fioritures, sans surcharge, naturelle. (*) J'ai vraiment passé un très bon moment à sa lecture et je compte bien continuer à lire des romans de Philippe Ségur. (Merci David !)
N'hésitez pas à aller faire un tour sur le site Internet de Philippe Ségur (http://ph.segur.free.fr/). On y trouve plein d'informations sur lui, ses livres, son actualité (où on peut le rencontrer). On y trouve même son email pour lui écrire. (Chose que je vais m'empresser de faire !)
* Cela m'est toujours difficile de parler d'une écriture que j'aime et qui me plaît, mais qui n'a pas une caractéristique frappante comme peut l'avoir, par exemple, celle de Yasmina Khadra qui est poétique, très imagée ou celle de Philippe Jaenada qui est très "parenthèsiques". L'écriture de Philippe Ségur est fluide, naturelle, elle "se lit toute seule". Les phrases ne sont pas à rallonges, elles ne sont pas surchargées. L'auteur n'utilise pas des mots compliqués. C'est simple, mais bien. Y a quand même un petit truc en plus qui fait que je l'aime vraiment bien, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus... Donc je dois me contenter de dire que je trouve cette écriture sympa ou bien, mais je trouve que je ne lui fais pas la promo qu'elle mériterait !
Retrouvez les avis de Clarabel et de Flo.
Photo Couverture : Amazon.fr
5 commentaires:
De Philippe Ségur je n'ai lu que "Autoportrait à l'ouvre-boîte" un roman d'humour noir que j'ai bien aimé et celui que tu cites est dans ma LAL !
Mais c'est qu'à force tu vas finir par vaincre toutes mes résistances à la littérature contemporaine française et me faire découvrir ses auteurs !!! :o)
"Poétique de l'égorgeur" ? ça me semble très sympathique tout ça...
et j'attends avec impatience ta note sur "Bouquiner"...
To Florinette :
C'est une bonne chose que Ecrivain (en 10 leçons) soit déjà dans ta LAL. Maintenant, je ne peux que t'encourager à le lire car c'est vraiment un livre sympa !
Je compte bien lire d'autres romans de Philippe Ségur. Je pense que je commencerai par Métaphysique du chien, son premier roman, pour ensuite continuer chronologiquement.
To Lou :
Si il faut, je lutterai ! Non à ta résistance à la littérature contemporaine française ! :o) Car il existe plein de petites merveilles comme Foenkinos, Jaenada et Ségur. C'est vrai que là, j'enchaîne les coups de coeurs contemporains français, c'est un vrai bonheur. J'adore ! En plus, quel plaisir de pouvoir écrire à tous ces auteurs.
Et ma note sur Bouquiner va bientôt arriver puisque je l'ai fini ce matin même. Il ne reste plus qu'à trouver le temps... comme d'hab ! Mais je peux déjà te dire que mon avis est "bof bof"...
Pfew, quelle propagande ;o)
Mais non, je résisterai ! Nan, je plaisante, et justement grâce à toi je me suis lancée et je viens de commencer "Poétique de l'égorgeur" de Ségur !
To Lou :
GE-NI-AL ! Ma propagande fonctionne, je suis contente. ;o) J'espère que tu ne seras pas déçue surtout... !!!
J'ai une tonne de livres en retard (livres prêtées par ma copine Pauline et livres récupérées lors de mes dîners livres échanges) donc malheureusement, je ne peux pas m'attaquer tout de suite aux autres romans de Philippe Ségur... ainsi qu'aux 2 premiers romans de David Foenkinos... ni aux autres bouquins de Philippe Jaenada... ni à tous les autres livres de ma PAL... c'est terrible !!!
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