24 avril 2007

Dîner Livres Echanges du mois d'AVRIL - CE SOIR !!!

Bonjour !

Je sais que je m'y prends un peu au dernier moment pour vous prévenir car le dîner dont nous parle Cécile ci-dessous a lieu ce soir !
MAIS :
1/ Si vous habitez Paris et ne savez pas quoi faire ce soir, il n'est pas trop tard pour nous rejoindre ! (Vous trouverez les détails pratiques plus bas dans le message de Cécile.)
2/ Si vous habitez Paris mais n'êtes pas disponible ce soir, vous connaîtrez le principe et la prochaine fois, je vous préviendrai plus en avance, promis ! :o)
3/ Si vous n'habitez pas Paris, peut-être pourriez-vous vous lancer dans l'organisation de tels dîners dans votre région !

Ce soir, j'apporte :
- Impératrice de Shan Sa, que j'ai récupéré il y a des mois de cela mais que je n'ai toujours pas lu...
- Extrême urgence de Michael Crichton, un de ses premiers romans (peut-être même son premier), qui n'a eu aucun succès à l'avant-dernier livres échanges... Cette fois, j'en dirai moins de mal et peut-être que les gens le voudront alors ! ;o)
- A quoi rêvent les loups de Yasmina Khadra, un auteur que j'aime énormément

Dans tous les cas, bonne soirée !
Caro[line]



*** Message de la part de Cécile de Quoide9 ***

Bonjour

Il y a un peu plus de 2 ans, j'ai eu l'idée d'organiser des dîners entre internautes aimant les livres. J'ai appelé ça les dîners "livres échanges".

Le principe est très simple. Nous nous réunissons régulièrement (environ 8 ou 9 fois par an : pas de dîners en juillet/août ni en mai) à Paris (mais rien ne vous empêche d'initier la même chose dans vos villes respectives), dans un petit resto qui change à chaque fois et dont le rapport qualité prix nous semble intéressant (en résumé pas cher et bon quand même). Chacun(e) vient avec sa bonne humeur naturelle et quelques livres de poche d'occasion à échanger.

Cela permet de rencontrer des personnes différentes de son cercle d'amis habituel et aussi, car tel est le but initial, de découvrir des auteurs qu'on ne connaissait pas et sur lesquels on ne se serait pas forcément arrêté si quelqu'un(e) ne nous en avait pas dit du bien ou du mal car il est bien connu que les goûts des uns sont les dégoûts des autres et inversement toutes choses égales par ailleurs.

Ainsi ai-je eu le plaisir de lire enfin "High Fidelity" de Nik Hornby (le livre qui a le plus tourné lors des dîners avant qu'une personne souhaite le garder pour elle), les deux romans de Lolita Pille ou une auteure britannique admirable et injustement oubliée : Barbara Pym, j'ai récupéré 2 romans d'un de mes auteurs préférés : Philippe Jaenada et eu le plaisir de partager mon engouement pour son premier roman "le chameau sauvage" mais aussi pour un de mes livres cultes : "kaputt" de Curzio Malaparte.

Les auteurs et livres apportés balayent tous les styles, toutes les époques, tous les genres littéraires. C'est vraiment éclectique et c'est une des raisons qui me font aimer ces rendez-vous bimestriels.

Il se trouve qu'il y a un dîner ce soir. Que celles et ceux qui sont sur Paris et qui seraient tentés n'hésitent pas à nous rejoindre.
Le dîner livres échanges de ce soir aura lieu au resto NUM (asiatique Thaï) - 10 rue de la Coquillère (les Halles) - 20h00

J'apporterai :
- La nuit des temps - Barjavel
[Commentaire de Caro[line] : Tiens, un livre de mon adolescence...]

- La danseuse d'Izu - Yasunari Kawabata (court recueil de nouvelles)
[Commentaire de Caro[line] : Déjà lu... mais il me semble (je n'arrive pas trop à me souvenir) que je n'avais pas été emballée... mais l'avantage, c'est que c'est court !]
- Kaputt - Curzio Malaparte (j'en ai retrouvé un exemplaire et j'adore ce livre)
[Commentaire de Caro[line] : Etant donné que Cécile adore ce livre, il faut absolument que je le lise !!! Je me battrai ce soir pour l'avoir... ;o)]
- Des femmes remarquables - Barbara Pym (à la demande d'Isabelle ;o) )
- Tortilla Flat - John Steinbeck
- Les dames à la Licorne - Barjavel et Olenka de Veer (pas lu et pas envie)
- Le Cosmonaute - Philippe Jaenada (à la demande de Caroline ;o) )
[Commentaire de Caro[line] : Merci Cécile !!!]

Pour plus d'infos sur ce dîner ou sur les prochains, n'hésitez pas à m'écrire en privé ici : cecile.l@noos.fr

@ + et, qui sait, à ce soir ou à bientôt...

Cécile

Ma liste à moi que j'aimeuh beaucoup http://fr.groups.yahoo.com/group/Quoide9
(critiques ciné, théâtre, livres, musique, expos, restos...)

19 avril 2007

Comme un roman - Daniel Pennac

Après mon lâche abandon d'Une exécution ordinaire de Marc Dugain (j'en parle ICI), j'ai voulu me réfugier auprès de Daniel Pennac car je savais que dans ses droits imprescriptibles du lecteur, qu’il nous livre dans Comme un roman, il y avait celui de ne pas finir un livre. Alors je me suis dit que, peut-être, il me réconforterait…



4ème de couverture

LES DROITS IMPRESCRIPTIBLES DU LECTEUR

1. Le droit de ne pas lire.
2. Le droit de sauter des pages.
3. Le droit de ne pas finir un livre.
4. Le droit de relire.
5. Le droit de lire n’importe quoi.
6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible).
7. Le droit de lire n’importe où.
8. Le droit de grappiller.
9. Le droit de lire à haute voix.
10. Le droit de nous taire.



Je ne me souviens plus si j’ai déjà lu ce roman ou non… Une chose est sure, je l’ai croisé régulièrement dans la bibliothèque de ma maman. Nous avons toujours été fan de Pennac et de la tribu Malaussène !

Dans ce roman (ou essai ?), Daniel Pennac suit le long fleuve plus ou moins tranquille de l'enfant devenant lecteur...


Petit, l’enfant écoute les histoires que lui racontent ses parents :
« nous étions son romancier à lui, le conteur unique, par qui, tous les soirs, il glissait dans les pyjamas du rêve avant de fondre sous les draps de la nuit. Mieux, nous étions le Livre. » (p.18)

Puis vient le moment, troublant, où l’enfant commence à lire. Puis ce rejet de la lecture. Daniel Pennac nous explique comment on peut en arriver là et comment (peut-être) le résoudre.

Et enfin, il nous livre les 10 droits imprescriptibles du lecteur.
Dont le droit de ne pas finir un livre !

« Le livre nous tombe des mains ? Qu’il tombe. » (p.176)

Merci Monsieur Pennac ! Grâce à vous, désormais, je ne culpabilise plus. ;o)

Ce chapitre sur le droit de pouvoir abandonner la lecture d’un livre m’a semblé très juste. Plutôt que d’en parler pendant des heures (enfin plutôt des minutes…), je préfère laisser la parole à Daniel Pennac car il a su trouver les mots que je n’avais pas trouvés…

Vous vous souvenez que je vous parlais d’un sentiment d’échec ?
« Toutefois, parmi nos raisons d’abandonner une lecture, il en est une qui mérite qu’on s’y arrête un peu : le sentiment vague d’une défaite. J’ai ouvert, j’ai lu, et je me suis bientôt senti submergé par quelque chose que je sentais plus fort que moi. J’ai rassemblé mes neurones, je me suis bagarré avec le texte, mais rien à faire, j’ai beau avoir le sentiment que ce qui est écrit là mérite d’être lu, je n’y pige rien – ou si peu que pas – j’y sens une « étrangeté » qui ne m’offre pas de prise. Je laisse tomber. » (p.177)

On n’accroche pas parfois… Souvent il se peut que c’est parce que nous ne sommes pas encore assez « mûrs » pour cette lecture :
« Jusqu’à certain âge, nous n’avons pas l’âge de certaines lectures, soit. Mais, contrairement aux bonnes bouteilles, les bons livres ne vieillissent pas. Ils nous attendent sur nos rayons et c’est nous qui vieillissons. » (p.177)

Et il y aussi une question d’alchimie…
« Le grand roman qui nous résiste n’est pas nécessairement plus difficile qu’un autre… il y a là, entre lui – tout grand qu’il soit – et nous – tout apte à le « comprendre » que nous nous estimions – une réaction chimique qui n’opère pas. » (p.178)

Tout le long de ce roman-essai, Daniel Pennac disserte avec humour et beaucoup de pertinence sur la lecture et la naissance de cet alchimiste qu’on appelle le lecteur. Son style est fluide. J’ai beaucoup aimé !

Je vous livre ici plein d’extraits que j’ai relevés (avec parfois des explications sur le pourquoi) car une des choses que Daniel Pennac reproche aux lecteurs, c’est de vouloir parler des livres au lieu de laisser parler les livres…

« le silencieux éblouissement des pages contre la cadence du métro » (p.92)
→ Cette phrase, je l’ai relevée parce que je lis dans les transports en commun et pour moi, la lecture est un moyen de m’échapper de ce stress urbain.

« Nous sommes habités de livres et d’amis. » (p.96)

« Le vrai plaisir du roman tient en la découverte de cette intimité paradoxale : L’auteur et moi… La solitude de cette écriture réclamant la résurrection du texte par ma propre voix muette et solitaire. » (p.132)
→ En effet, l’auteur est seul au moment de l’écriture et le lecteur est seul au moment de la lecture. C’est là qu’ils se retrouvent !

Pour finir, un long paragraphe… Aucun commentaire car je trouve que tout est dit là :

« L’homme construit des maisons parce qu’il est vivant, mais il écrit des livres parce qu’il se sait mortel. Il habite en bande parce qu’il est grégaire, mais il lit parce qu’il se sait seul. Cette lecture lui est une compagnie qui ne prend la place d’aucune autre, mais qu’une autre compagnie ne saurait remplacer. Elle ne lui offre aucune explication définitive sur son destin mais tisse un réseau serré de connivences entre la vie et lui. Infimes et secrètes connivences qui disent le paradoxal bonheur de vivre alors même qu’elles éclairent l’absurdité tragique de la vie. En sorte que nos raisons de lire sont aussi étranges que nos raisons de vivre. Et nul n’est mandaté pour nous de comptes sur cette intimité-là. » (p.197)


Pour en savoir plus sur l'auteur :
http://www.evene.fr/celebre/biographie/daniel-pennac-136.php


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18 avril 2007

Lucia Etxebarria en dédicace

C'est Aude, qui ce matin, m'a prévenu.

"As-tu lu "matin plus" d'aujourd'hui ?
Page 2 : L'auteur espagnole Lucia ETXEBARRIA signe son nouveau livre "Cosmofobia" à 19h a la librairie "Le divan" 203 rue de la convention (15ème)"

Quoi ?!? Lucia Etxebarria en dédicace à Paris ?!?
Je ne pouvais pas louper cela !!! (Merci Aude !)

Je suis donc partie tôt du travail pour passer à la maison récupérer mon exemplaire d'Un miracle en équilibre, un de ses romans que j'avais tant aimé (
ICI) ! Et me voilà en route pour la librairie Le Divan. Librairie que je connais déjà car j'y suis allée avec Cécile de Quoide9 pour une séance de dédicace de Yasmina Khadra.

En attendant l'arrivée de l'auteur espagnole, j'ai flâné dans leurs rayons... Erreur fatale me direz-vous ! Hé oui, vous l'avez deviné, j'ai fait des réserves : Quelques-uns des cents regrets de Philippe Claudel, La moustache d'Emmanuel Carrère, Une petite robe d'été de Christian Bobin et Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepulveda (challenge ABC 2007) dans une collection du Points très sympa.


Je vais faire deux minutes sur cette collection du Points... Ce sont des éditions spéciales en tirage limité. La couverture est belle et simple. De couleur blanc cassé, en carton (légèrement) ondulé, le nom de l'auteur et le titre du roman, entouré d'une petite enluminure argentée. Il y a un marque-page fait du même carton ondulé, avec un petit ruban bleu et une citation extraite du roman. C'est chic ! Je serai capable d'acheter beaucoup de titres dans cette collection, juste pour le plaisir de détenir ce joli objet !

Mais revenons dans la librairie Le Divan, rue de la Convention.

Lucia Etxebarria est enfin arrivée ! Elle présentait son tout dernier roman, Cosmofobia.


Elle m'a donc dédicacé un exemplaire (je vous en parlerai plus longuement une fois que je l'aurai lu), ainsi que mon exemplaire d'Un miracle en équilibre.

J'ai aussi aperçu Héloïse d'Ormesson, son éditrice, qui est aussi l'éditrice de Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay, qui sera en dédicace au Virgin de Belle-Epine ce samedi.


Site Internet de Lucia Etxebarria :
http://www.lucia-etxebarria.com/

Site Internet de la librairie Le Divan :
http://www.librairie-ledivan.com/


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Abandon(s)

C'est la deuxième fois en 6 mois (à peu près) que j'abandonne un roman avant la fin... et même, disons, dans ses 100 premières pages.

Je ressens toujours l'abandon d'un roman comme un échec. Suis-je incapable d'aller au bout ? Est-ce un caprice ? De la fainéantise ? Pourtant, je sais que ce n'est pas un défaut, que cela ne sert à rien de persister. Surtout que cela m'arrive très très rarement tout de même.


Je vais donc vous parler des deux derniers romans que j'ai (lâchement) abandonnés.

Le premier, c'était L'élégance du hérisson de Muriel Barbery. (J'entends déjà vos Oh ! indignés !)




J'avoue n'avoir pas été très entêtée dans ma lecture et de l'avoir vite abandonnée car je n'accrochais pas aux discours de cette concierge érudite : je trouvais cela rébarbatif.

Et puis j'en ai entendu énormément de bien... Et sur un des groupes Yahoo! littéraires dont je fais partie (Quoide9 ou Lire ou Bouquins), quelqu'un (malheureusement, je ne retrouve pas qui...) m'a dit qu'il fallait que je recommence cette lecture et que je persévère car cela en valait le coup ! Quitte à sauter les passages "philosophiques" que je pourrais trouver rébarbatifs... Donc ce livre apparaît de nouveau dans ma LAL. :o)

Mon deuxième abandon date... d'aujourd'hui même ! Je me suis attaquée à Une exécution ordinaire de Marc Dugain. J'en avais entendu du bien. Ce roman avait obtenu le grand prix RTL-Lire 2007. Donc lorsque j'ai vu qu'il était à la bibliothèque de mon entreprise, j'ai sauté dessus !


Malheureusement, ce fut un (nouvel) échec...

J'ai lu toute la première partie avec Staline. Déjà là, j'ai eu du mal à accrocher aux longues réflexions politico-sociales de Staline. Les dialogues aussi entre Olga et son mari ne me semblaient pas être le genre de propos qu'on tient tous les jours. Je les trouvais trop réfléchis, trop élaborés pour un dialogue entre un mari et sa femme. Je n'ai rien ressenti pour ces différents personnages, aucun attachement ne s'est créé.

Mais j'ai quand même persisté, je suis allée au bout de cette partie.

J'ai alors commencé la partie suivante, en espérant l'arrivée d'un élément déclencheur, qui me ferait accrocher. Mais non, rien n'est venu... De nouveau, des dialogues entre deux militaires sur l'avenir du régime et voilà que je décroche complètement, cette fois.

Je ne remets pas en cause le style de Marc Dugain. Je ne remets pas en cause l'histoire racontée non plus. Mais c'est juste que ce n'est pas le style d'histoire que j'aime. Alors tant pis...


C'était donc ma confession du jour. :o)

17 avril 2007

Résilience d'auteur - Hervé Mestron


4ème de couverture

Contrairement à beaucoup d'écrivains, José Garland a toujours fui les ateliers d'écriture, les rencontres avec les scolaires, les débats dans les bibliothèques et autres banquets grégaires de la culture. Mais cette fois il ne peut pas ne pas accepter l'invitation de l'Institut régional du livre de Champagne-Ardennes, qui sonne comme un fulgurant retour aux sources, dans cette Marnes souillée par le sang des batailles historiques. Parce que c'est ici, sur cette terre où des obus explosent encore dans les jardins, que José Garland a vécu son premier amour d'enfant, avant d'assister, impuissant, à un crime d'une abominable et insoutenable injustice.

Hervé Mestron, styliste flamboyant, plonge la plume dans le souvenir d'une enfance déchirée et donne un roman noir d'une grande beauté.


Mon avis

Voici un court roman (une centaine de pages) captivant. Je me suis tout de suite attachée au personnage principal, José Garland, et à son histoire. On découvre sa vie de maintenant et sa visite (professionnelle) dans la Marne, et en parallèle son enfance et son histoire familiale avec une mère proche de la folie (peut-être suis-je même trop gentille). Jusqu’à ce que… mais chut ! Je vous laisse découvrir par vous-même.



Le début

« Gare de l’Est, trente minutes d’avance. Dans un Relay, le dernier livre de Garland se trouve aux premières loges. Ca ressemble à un cercueil, une tombe de mots. José contemple ce qui ne lui appartient déjà plus. Jusqu’où l’homme et l’auteur forment-ils une seule et même force ? Qui est la locomotive de qui ? A qui appartient l’histoire, sa propre histoire ? Il achète Diapason et Libération puis se dirige d’un pas extrêmement lent vers le quai numéro 7.
La boule dans son estomac grossit à chaque enjambée. Il a encore le temps de changer d’avis et de retourner dans le présent. Sa route semble tracer un sillage paradoxal entre hier et demain. Garland ignore quel a été l’élément déclencheur du projet. Peut-être le démon de la trentaine. Certains, en entrant dans une pièce, cherchent les ronds : une moulure concentrique au plafond, des objets comme les cendriers, des verres à pied, des vis dans les poignées de porte. C’est quelque chose de l’ordre de l’obsession, une façon d’affronter les espaces vides. Lui est en quête d’un cœur qui doit encore battre quelque part en attendant son retour. Une musique entêtante. Il faut maintenant s’en approcher au plus près et voire l’écho de sa sourde pulsation. On a parfois envie d’une chose mais la peur nous empêche de l’atteindre. L’incapacité de saisir l’instant, la peur des responsabilités qu’entraîne un choix conscient. Garland devine qu’il quitte enfin cette barque à la dérive, l’eau morte de son inspiration, la source tarie de ses impulsions créatrices. Alors, qui prend ce train aujourd’hui, est-ce l’homme, est-ce l’auteur ? Ou bien ce néant à deux têtes, ce miracle bicéphale ? »



Rapidement, à propos de l'auteur


Hervé Mestron est un auteur français né en 1963 à Valence, qui écrit aussi bien des romans noirs que des livres pour enfants.


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15 avril 2007

Un roman russe - Emmanuel Carrère



4ème de couverture

La folie et l'horreur ont obsédé ma vie. Les livres que j'ai écrits ne parlent de rien d'autre.
Après L'Adversaire, je n'en pouvais plus. J'ai voulu y échapper.
J'ai cru y échapper en aimant une femme et en menant une enquête.
L'enquête portait sur mon grand-père maternel, qui après une vie tragique a disparu à l'automne 1944 et, très probablement, été abattu pour faits de collaboration. C'est le secret de ma mère, le fantôme qui hante notre famille.
Pour exorciser ce fantôme, j'ai suivi des chemins hasardeux. Ils m'ont entraîné jusqu'à une petite ville perdue de la province russe où je suis resté longtemps, aux aguets, à attendre qu'il arrive quelque chose. Et quelque chose est arrivé : un crime atroce.
La folie et l'horreur me rattrapaient.
Elles m'ont rattrapé, en même temps, dans ma vie amoureuse. J'ai écrit pour la femme que j'aimais une histoire érotique qui devait faire effraction dans le réel, et le réel a déjoué mes plans. Il nous a précipités dans un cauchemar qui ressemblait aux pires de mes livres et qui a dévasté nos vies et notre amour.
C'est de cela qu'il est question ici : des scénarios que nous élaborons pour maîtriser le réel et de la façon terrible dont le réel s'y prend pour nous répondre.


Mon avis

Lorsque j’ai refermé ce livre, j’étais touchée et contente.

Touchée par cette confession du narrateur (qui se trouve être l’auteur) qui se livre sans voile, sans mensonge sur sa famille et son secret (un grand-père qui a disparu en 1944), sur son histoire d’amour avec Sophie et sur ces moments passés à Kotelnitch, une petite ville de Russie. Sur tous ses moments de doute, de désespoir.

Contente car je venais de refermer un livre que j'ai aimé. Beaucoup.

C’est fort, très très fort. J’ai été beaucoup remuée par certains passages. J'ai été captivée par ces histoires. Pour tout cela, j’ai trouvé ce roman superbe.

Puis une fois la lecture terminée, je me suis demandée si je venais de lire une autobiographie ou une fiction dont les personnages existent mais les faits… ??? Car le narrateur, c'est Emmanuel Carrère, l'auteur.

Après quelques recherches sur Internet, il s’avère que je viens bien de lire une autobiographie : « Il s’agit pourtant d’une pure autobiographie. » confie Emmanuel Carrère à Jérôme Dupuis pour l’Express Livres.

Voici cet article de Jérôme Dupuis :
http://livres.lexpress.fr/portrait.asp/idC=12508/idR=5/idG=3

Et un autre, un peu plus long, un peu plus complet, de Libération :
http://www.liberation.fr/culture/livre/238078.FR.php

Au fil de mes recherches, j’ai notamment découvert qu’Emmanuel Carrère a bien réalisé un film-documentaire sur Kotelnitch, « une petite ville perdue de la province russe où je suis resté longtemps, aux aguets, à attendre qu'il arrive quelque chose » (cf. le 4ème de couverture) : « En 2003, il passe tout naturellement derrière la caméra et réalise Retour à Kotelnitch, ville russe qui à la fois est le lieu d'une enquête policière et d'une réflexion sur l'identité. »
(
http://www.evene.fr/celebre/biographie/emmanuel-carrere-5745.php)
Je suis curieuse de voir ce film car dans son roman, il nous raconte cette aventure cinématographique, mais surtout humaine. Alors voir se récit en image, j'en ai très envie !

Toujours au fil de mes recherches, j’ai lu des critiques négatives, reprochant à Emmanuel Carrère son déballage familial et intime sur la place publique. Je dois avouer que j’ai du mal avec ces critiques car je n’arrive pas à penser la même chose. Je ne sais pas pourquoi. J’ai été tellement happée par ce roman, cette écriture, ses histoires si fortes. Pourtant, oui, ce roman autobiographique a du avoir un immense impact sur l’entourage d’Emmanuel Carrère, peut-être même faire du mal… Car ce roman est tout d’abord la transgression d’un interdit, celui de sa mère, Hélène Carrère d’Encausse, qui est secrétaire perpétuelle de l’Académie Française : « Emmanuel, je sais que tu as l'intention d'écrire sur la Russie, sur ta famille russe, mais je te demande une chose, c'est de ne pas toucher à mon père. Pas avant ma mort. » Puis il y a Sophie aussi – dont il est séparé maintenant, et qui « n'a d'ailleurs pas demandé que [il] change son prénom » (extrait de l'article de Jérôme Dupuis). Comment a-t-elle pu prendre qu’on étale au grand jour ces choses d’un couple, qui peuvent être si intimes ? Et je pense aussi à son actuelle femme…

Mais voilà, je ne suis qu'une simple lectrice et je laisse de côté tout jugement sur ce déballage pour ne retenir qu'une histoire et une écriture que j'ai énormément appréciées. C'est une très belle confession et une très belle lettre d'amour à sa mère. C'est cela que je retiens avant tout.


L'avis de Jess, Jules, Katell, Sylire, Tatiana de Rosnay, Thom.


Emmanuel Carrère sera l'invité de Patrick Poivre d'Arvor dans son émission Place aux livres, ce samedi à 15h10 sur LCI. Je vais essayer de ne pas la louper car je suis curieuse d'entendre Emmanuel Carrère parler de son roman !



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Les Quatre de Cécile de Quoide9

C'est au tour de Cécile de Quoide9 de répondre au questionnaire des 4 sur mon invitation.
Cécile a aussi ajouté des questions à ce questionnaire.
Merci Cécile !
[Entre parenthèses et en bleu, vous trouverez mes propres commentaires.]


Les 4 livres de mon enfance :
Les Petites Filles Modèles - La Comtesse de Ségur
Les Vacances - La Comtesse de Ségur
Les mémoires d'un âne - La Comtesse de Ségur
La petite maison dans la prairie - Laura Ingalls Wilder (7 tomes en tout)
==>> Quand j'étais enfant, j'ai lu presque tous les livres de la Comtesse de Ségur, en revanche, les autres "classiques" pour enfants de la bibliothèque rose, genre Oui Oui ou Fantomette ou Le club des 5 ou Le clan des 7, etc. ne m'intéressait pas. Je suis passée "directement" à la série des Alice dans la Bibliothèque verte où, là encore, rien d'autre ne m'intéressait. Je n'avais donc pas des lectures très variées, ni très élaborées... Je suppose que dans 10 ou 20 ans beaucoup d'ex-enfants citeront Harry Potter dans de futurs questionnaires de ce type.

Les 4 écrivains que je lirai et relirai encore :

Annie Ernaux
Louis Calaferte
San Antonio
Philippe Jaenada
==>> Annie Ernaux pour les thèmes qu'elle aborde et la qualité "au couteau" (c'est elle même qui le dit) de son écriture qui donne force et authenticité à ses textes. Louis Calaferte pour la force et la qualité de sa plume entre humanisme et révolte, pour son authenticité là encore. San Antonio parce que j'en ai lu des tonnes quand j'étais en prépa pour me relaxer entre deux anales de maths et deux bouquins de géo et que depuis j'ai une tendresse particulière pour les vieux San A que je relis de temps à autres.
Et puis une anthologie de poèmes (disons celle de Pompidou) parce qu'on a tous besoin de quelques grammes de finesse dans ce monde de brutes et que citer un seul auteur est trop injuste même si, dans ce cas là, je n'aurais aucune hésitation à citer Baudelaire (devant Char et Mallarmé).

Les 4 auteurs que je n'achèterai (ou n'emprunterai) probablement plus :

Amélie Nothomb
Dan Brown
(David ?) Upfield
Gabriel Matzneff
==>> Le dernier Nothomb que j'ai lu n'était pas nul mais tout simplement ridicule. Gabriel Matzneff est un être abject qui étale complaisamment sa misogynie et sa pédophilie dans ses livres. Le Da Vinci Code est une pure arnaque littéraire et a priori tout le monde dit que ses autres livres sont pires (ou moins bons selon les goûts de chacun). Je crois que le pire polar que j'ai lu de ma vie est signé d'un auteur australien nommé Upfield dont le personnage principal est un inspecteur aborigène ou métis répondant au nom de Napoléon Bonaparte.

[C'est Arthur Upfield, écrivain anglais ayant vécu de nombreuses années en Australie.]

Les 4 livres que j'emporterais sur une île déserte :

Une encyclopédie en italien
Une encyclopédie en anglais
Une encyclopédie en allemand
Un dictionnaire encyclopédique de la langue française

==>> Ca devrait me permettre de tenir un certain temps...

Les 4 premiers livres de ma liste à lire :

L'élégance du Hérisson - Muriel Barbery
Hell - Lolita Pille
Un mariage poids moyen - John Irving
L'attentat de Yasmina Khadra
==>> Aujourd'hui en tout cas... mais ça change tout le temps... Je n'ai entendu (presque) que des éloges de L'élégance du Hérisson sur quoide9 et ailleurs et mon amie Juliette vient de me le prêter. J'ai récupéré Hell lors d'un dîner livres échanges (merci à Stéphanie de l'avoir apporté), j'ai trouvé le John Irving chez un bouquiniste et L'attentat traîne sur une étagère depuis que Caro[line] et moi sommes allées à une séance de dédicace afin de rencontrer l'auteur.

[L'attentat de Yasmina Khadra, je le recommande à tout le monde, aussi bien pour l'écriture si belle de Yasmina Khadra, mais aussi pour son histoire forte.]

Les 4 x 4 derniers mots d'un de mes livres préférés :
==>> je zappe. Aucune idée et pas grand intérêt de rechercher... La seule dernière phrase que je connais est "demain est un autre jour" dans Autant en emporte le vent de Margarett Mitchell. Ah oui, je sais aussi que Le nom de la rose se termine par une citation latine qui peut se traduire à peu près ainsi : "le mot dont on nomme la rose n'est rien comparé à la rose elle-même".

Les 4 lecteurs/lectrices dont j'aimerais connaître les 4 :

Laurence (Je ne compte plus le nombre d'auteurs que j'ai lus grâce à elle. La dernière en date est Barbara Pym)
Line (merci de m'avoir fait découvrir Beigbeder)
Caro[line] (moi aussi j'ai aimé l'histoire d'Anne Keller)
Juliette (merci pour l'élégance du Hérisson)

==>> 4 habituées des dîners livres échanges et sans doute les personnes, sur quoide9 ou ailleurs, dont les goûts littéraires sont les plus proches des miens (ou l'inverse). Cela dit, il y a des tas d'autres personnes dont j'aime suivre les conseils littéraires. J'en profite pour rappeler que le prochain dîner aura lieu le mardi 24 avril (lieu à définir mais notez déjà la date dans vos tablettes).


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Questions complémentaires de mon cru


4 auteurs dont je n'ai jamais rien lu et qui "manquent à ma culture"
Jules Verne
William Shakespaere
Jean d'Ormesson
Un jeune auteur français type Florian Zeller ou David Foenkinos

==>> Deux semaines plus tôt, Houellebecq aurait encore fait partie de cette liste (merci Anne !) quant à d'Ormesson, j'ai "failli" récupérer un livre de lui lors du dernier dîner livres échanges, ce n'est que partie remise, Florian Zeller pour son érudition en tant que chroniqueur littéraire, j'aimerais savoir ce qu'il donne en tant qu'auteur ou David Foenkinos parce que Caro[line] l'évoque souvent et rien que pour le titre Le potentiel érotique de ma femme que je trouve excellent

[Concernant Florian Zeller, je serai curieuse d'avoir ton avis car je n'ai pas aimé La fascination du pire (J'en parle ICI) Quant à David Foenkinos, je te conseille de commencer avec Le potentiel érotique de ma femme (J'en parle ICI) Je viens de lire son premier roman, Inversion de l'idiotie, et je n'ai pas été emballée car beaucoup trop loufoque à mon goût (J'en parle ICI)]

4 livres qui m'ont (le plus ?) marquée
Le Petit Prince - Antoine de Saint Exupéry
Le 2e sexe - Simone de Beauvoir
Septentrion - Louis Calaferte
La place - Annie Ernaux [Un de mes coups de coeur de Janvier, découvert grâce à Cécile justement. J'en parle ICI]
==>> Ces 4 livres très différents me résument assez bien. J'adore la tendresse et la poésie du Petit Prince, le passage du renard est pour moi un morceau d'anthologie que je relis régulièrement (de même que la scène des chevaux de glace dans Kaputt de Malaparte) et cela me fait pleurer à chaque fois. Le 2e sexe est un livre passionnant et encore désespéremment actuel bien qu'écrit en 1949. Certains passages de ce livre devraient être étudiés en classe. Je me sens complètement en phase avec la petite fille de La Place et avec les problématiques évoquées par Ernaux : il s'agit sans doute d'un des livres qui m'a le plus parlée. Quant à Septentrion, c'est le livre qui m'a fait dire "c'est "ça" écrire" quand je l'ai lu et donné envie d'écrire à son auteur mais il était décédé deux ans plus tôt... Là, j'ai un petit regret parce qu'en 5e position arrive Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable et je m'aperçois avec tristesse que je n'ai cité Romain Gary nulle part dans ce questionnaire et c'est dommage (donc je le mets en gras).

4 livres que j'offre souvent
Le chameau sauvage - Philippe Jeanada [Un de mes coups de coeur de Mars. Egalement découvert grâce à Cécile ! J'en parle ICI]
La mécanique des femmes - Louis Calaferte
Colombe - Jean Anouilh
Paris Brûle-t-il ? - Lapierre et Collins
==>> Des livres dont j'apprécie les thèmes et/ou la qualité d'écriture.

4 livres que je n'ai jamais réussi à terminer
Belle de Jour - Albert Cohen
Du côté de chez Swann - Marcel Proust
Le Hussard Bleu - Roger Nimier
Un long dimanche de fiançailles - Sébastien Japrisot
==>> Les 3 premiers me sont tombés des mains, pour certains j'ai fait plusieurs tentatives. Quant au 4e, je l'ai trouvé beaucoup trop triste à la période difficile où je l'ai commencé. Depuis c'est un livre "tabou" qui systématiquement me rappelle ce moment de ma vie que je n'aime pas. Donc, pour les 3 premiers, la cause de mon abandon était l'ennui, pour le 4e, c'était purement une question d'humeur et de circonstances.

4 livres/auteurs que je n'ai aucune envie de découvrir
Le Premier Sexe
- Eric Zemmour
Barbara Cartland
Maurice G. Dantec
Les hommes viennent de mars les femmes viennent de Vénus
- John Gray
==>> Zemmour est insupportable dès qu'il essaie de parler des femmes (sujet qu'il ne maîtrise visiblement pas jusqu'à dire des contrevérités accablantes et à prodiguer une mauvaise foi exaspérante en assénant ses propres opinions et préjugés comme s'il s'agissait de faits avérés). Je ne garde pas un meilleur souvenir des passages TV de Dantec, notamment au moment de la 2e guerre du golfe. Le personnage Barbara Cartland m'amuse mais le rose bonbon n'est pas ma couleur et encore moins dans le domaine littéraire... Moi je ne viens ni de Mars ni de Vénus mais de la Terre et, si je ne m'abuse, les hommes et femmes que je cotoie également. J'en ai un peu marre que ce genre de bouquins soient taxés (péjorativement d'ailleurs) de littérature féminine... Je pense pourtant qu'il serait plus nécessaire aux hommes qu'aux femmes... Bref, pas envie.

4 découvertes littéraires récentes
Les âmes grises
- Philippe Claudel
La douce colombe est morte - Barbara Pym
L'égoïste romantique - Frédéric Beigbeder
Bubble Gum - Lolita Pille
==>> Barbara Pym est une auteur britannique des années 50/60 injustement oubliée dont les livres connaissent actuellement un regain de popularité mérité. Le livre de Claudel est bouleversant et fort bien écrit. Beigbeder a un sens de la formule et un détachement jouissifs à lire. Lolita Pille possède beaucoup de talent, de culot, de modernité et une jeunesse pleine de promesses (les tiendra-t-elle sur la distance ?).

[De Philippe Claudel, je vous recommande aussi La petite fille de Monsieur Linh. Une histoire touchante et une écriture simple et belle. J'avais beaucoup aimé !]

4 auteurs dont j'attends les publications avec impatience
J.K. Rowling
Philippe Jaenada
Frédéric Beigbeder
James Ellroy

==>> Le 7e et dernier tome des aventures de Harry Potter dont la sortie mondiale est le 21 juillet 2007. Ellroy est à mon avis le meilleur auteur de polars au monde. Il écrit magnifiquement bien, ses intrigues sont denses, passionnantes, ses personnages sont attachants. De la grande littérature qui dépasse largement le genre "polar". J'admire l'humour décalé, le ton désabusé et désinvolte de Jaenada. J'aime bien le personnage Beigbeder et ce qu'il raconte dans ses
bouquins et interviews (question de génération).
[Sur Livres Hebdo (plus exactement en commentaire d'un article du blog de David Foenkinos), Philippe Jaenada écrit que son prochain roman devrait sortir en 2008. C'est ici : http://www.livreshebdo.fr/weblog/webLogComments.aspx?idTxt=124&id=18, tout en bas dans les commentaires (le sien est signé Ph.J.)]


Cécile
Ma liste à moi que j'aimeuh beaucoup
http://fr.groups.yahoo.com/group/Quoide9 (critiques ciné, théâtre, livres, musique, expos, restos...)

10 avril 2007

Le petit livre de l'amour (Rose Felicity) - Emma Thomson

En ce 10 avril, jour spécial (c'est notre anniversaire), je voulais vous parler de ce livre pour enfant.


Rose Felicity, une petite fée, nous parle de l'Amour. Avec un grand A. Avec des pensées toutes simples comme "L'amour donne des ailes" ou "L'amour est ce sentiment qui fait bondir le coeur". Alors oui, c'est très très fleur bleue mais cela fait du bien ! Et les illustrations, rose bonbon et pailletées, sont très mignonnes.

Voici un album pour enfants... et adultes romantiques. :o)


Photo Couverture : Amazon.fr

06 avril 2007

Philippe Ségur sur France Culture

Philippe Ségur était l'invité de l'émission Du jour au lendemain d'Alain Veinstein sur France Culture, cette nuit.

Vous pouvez écouter l'émission ICI.

Je l'ai "podcasté" et je l'écouterai ce week-end.

Bon week-end de Pâques à tous !

Le Lyonnais de Poche (Assimil)

Si vous ne le savez pas encore, je suis lyonnaise. Et fière de l’être ! Pourquoi ? Il y a plusieurs raisons. D’abord, parce que je suis née dans la région lyonnaise. Et puis surtout, parce que Lyon est une ville magnifique. Et aussi parce qu’on mange bien à Lyon. Et puis aussi, un petit peu, grâce au foot !





Et pour rien au monde, je n’abandonnerai mon accent, que l’on entend surtout quand je prononce les mots « feuille » ou « jeune ».
Et pour rien au monde, je n’abandonnerai « mon Y ».
Vous le connaissez mon Y ? Je sais que certains le connaissent déjà ! Pour les autres, je vous explique… Alors que vous, les « non lyonnais », dites « Je te le donne », moi, je dis « Je t’y donne ». Car je remplace le complément d’objet direct neutre par un Y. Comme tout lyonnais digne de ce nom !

Donc voilà, le contexte est posé : je suis lyonnaise. :o)

Et c’est pour ça que je vais vous parler de ce petit livre, Le Lyonnais de poche (éditions Assimil), que ma sœur m’a offert pour mon anniversaire. Merci Raf ! :o)


Présentation de l’éditeur

La «langue lyonnaise» recouvre le franco-provençal (langue régionale qui s'étend du centre est de la France jusqu'en Suisse Romande et le Val d'Aoste), le français qui lui a succédé depuis le Moyen-Age et enfin la langue de Guignol qui trouve son origine et ses fondements dans le parler populaire des canuts (ouvriers des manufactures de soie).

Un peu de grammaire, du vocabulaire en situation ou des listes par thèmes, ce guide vous apprendra comment vous «bambaner» dans le Vieux Lyon et y déguster dans un «bouchon» typique une «cervelle de canut» agrémentée d'un «pot» de beaujolais.


Comme cela est écrit dans la présentation de l’éditeur, ce livre nous parle, tout d’abord, du franco-provençal, l’ « ancêtre » du lyonnais. J’avoue avoir lu en diagonale toutes les sections relatives au franco-provençal, comme la grammaire et le vocabulaire. Par contre, j’ai lu en détails toute la section sur la langue lyonnaise, celle parlée par Guignol, notre canut international ! [Un canut (canuse pour une dame) est l’ouvrier qui travaillait dans les manufactures de soie au 19ème siècle.]



« C’est dans cette langue populaire que s’exprimait Guignol, la célèbre marionnette créée par Laurent Mourguet, et que, par la suite et dans son sillage, fut écrit une littérature pittoresque et frondeuse. » (p.63)

Je ne parle pas comme Guignol, loin de là, mais il est vrai que mon parler a quelques petites caractéristiques de la langue lyonnaise… Je vous ai déjà parlé de mon accent lorsque je dis « feuille » ou « jeune », comme s’il y avait un accent circonflexe sur le u de ces mots.
Il y a aussi « mon Y ».

Puis il y a ces quelques mots et expressions dont j’ai découvert en lisant des livres sur le lyonnais qu’ils étaient lyonnais.
Comme…

- une traboule, passage qui traverse un pâté de maisons
- la ficelle, qui est le funiculaire qui monte en haut de la colline de Fourvière
- être colère et non être en colère
- une radée, une averse brutale
- cramiotter, cracher
- chougner, pleurnicher

Et voici quelques maximes lyonnaises, extraites de La plaisante sagesse lyonnaise, un recueil de maximes et réflexions morales lyonnaises écrit en 1920 :

« Quand même qu’il est sur son trône, le Roi n’en est pas moins assis sur ses fesses, tout comme le canut sur sa banquette. »

« Si t’as idée d’arriver centenaire, crains Dieu, bien sûr, mais crains surtout les courants d’air. »

« Mieux vaut mettre son nez dans un verre de beaujolais que dans les affaires des autres. »

Et ma préférée :
« Tout le monde peuvent pas être de Lyon. Il en faut ben d’un peu partout. »

J’ai trouvé ce livre bien documenté sur la langue de Guignol et je vous le recommande donc pour la découvrir (rapidement).


Photos Lyon : http://www.photos-de-villes.com
Photo Couverture :
http://www.assimil.com/
Photo Guignol :
http://leguignol.free.fr/france/marionnettes/galerie/guignol.htm

05 avril 2007

My Lou Book - Poétique de l'égorgeur - Philippe Ségur

Une fois n'est pas coutume, voici un message sur un livre que je n'ai pas lu !
Vous : "Mais qu'est-ce qu'elle nous fait ?!?"
Moi : "Je m'explique..."


Il y a un blog que je consulte très souvent, c'est celui de Cécile : My Lou Book. J'aimais déjà beaucoup son blog, sa façon de parler de ses lectures, mais là, grâce à un de ses derniers messages, je suis passée au stade d'adoration (j'en fais trop ?!?) de son blog et je lui ai même décerné le titre de blog chouchou. Oui Madame.

Ce message qui lui a fait prendre du grade, c'est celui à propos de Poétique de l'égorgeur de Philippe Ségur.

Avant de vous donner le lien pour que vous alliez le lire (vous n'avez pas le choix, je vérifierai que vous y êtes tous allés ! (j'ai des moyens, sachez-le...)), petit rappel...

J'ai découvert Philippe Ségur le mois dernier grâce à David Foenkinos. Vous savez, il en parlait sur son blog Livres Hebdo (blah blah blah...). J'ai donc lu
Ecrivain (en 10 leçons), son dernier roman. J'en parle . J'avais beaucoup aimé ! Si vous lisez les commentaires de ce message, vous verrez que Lou (a.k.a Cécile) évoque la possibilité qu'elle puisse (éventuellement) envisager de lire un roman de Philippe Ségur, alors qu'elle était en pleine phase de résistance à la littérature contemporaine française... J'ai lutté, elle a cédé : elle a lu Poétique de l'égorgeur. Je suis très fière de ce combat. Et encore plus depuis qu'elle nous a dit avoir été enthousiasmé par la lecture du roman de Philippe Ségur.

Moi, j'ai été enthousiasmée de son enthousiasme, mais aussi (et surtout) par le message qu'elle a écrit sur ce roman. J'adore !!!

Maintenant, je vous le laisse découvrir : il est là !

Alors, Cécile, à quand ta prochaine lecture d'un auteur français contemporain ?

Les Quatre de Philippe Ségur

C'est au tour de Philippe Ségur de répondre au questionnaire des 4.
Merci beaucoup Philippe pour vos réponses !
[Entre crochets, vous trouverez des précisions de ma part.]

PS : J'attends encore les réponses de ma maman, mais aussi de tous les autres lecteurs de mon blog !


Les 4 livres de mon enfance
La machine à remonter le temps de Herbert Georges Wells
Le baron perché d'Italo Calvino
La lumière qui s'éteint de Rudyard Kipling
Le fil du rasoir de Somerset Maugham

Les 4 écrivains que je lirai et relirai encore
Hermann Hesse
Friedrich Nietzsche
Knut Hamsun
John Fante


Les 4 auteurs que je n'achèterai (ou n'emprunterai) probablement plus
Joker ! J'ai pour principe, sur mon site, de ne parler que de ce que j'aime.
[Site Internet de Philippe Ségur : http://ph.segur.free.fr/]

Les 4 livres que j'emmènerai sur une île déserte
Le loup des steppes de Hermann Hesse
Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietzsche
Mystères de Knut Hamsun
La route de Los Angeles de John Fante

Les 4 premiers livres de ma liste à lire
Les bébés de la consigne automatique de Murakami Ryu
Le monde des merveilles de Robertson Davies
Tout sur mon frère de Karine Tuil
Pastorale américaine de Philip Roth

Les 4 derniers mots d'un de mes livres préférés
"Un jour j'apprendrais à rire. Pablo m'attendait. Mozart m'attendait."
Le loup des steppes de Hermann Hesse

Les 4 lecteurs dont j'aimerais connaître les 4
Woody Allen
David Lynch
Chuck Palahniuk
Martin Gore

04 avril 2007

Inversion de l'idiotie - David Foenkinos

Proverbe du jour : On ne peut pas adorer tous les livres de son auteur chouchou. :o)



4ème de couverture

Vous tenez entre vos mains l'histoire de Conrad, faux neveu de Milan Kundera mais véritable simple d'esprit. Alors qu'il sera victime d'une honteuse machination, vous assisterez à ce qu'on appelle communément un retournement de situation. Vous devrez alors éviter de vous attendrir sur le sort d'un artiste piteux, et vous inquiéter des véritables intentions de deux Polonais. Vous apprendrez par ailleurs qu'il ne faut jamais acheter des sardines millésimées, mais ça vous le saviez déjà, non ?

Inversion de l'idiotie est un roman à la vivacité rare, entre drame sentimental et bouffonnerie surréaliste. Les personnages y flottent dans les sphères extrêmes qui permettent au plus idiot d'entre eux de devenir un nouveau Proust. Ou l'inverse.


Mon avis

Inversion de l’idiotie est le premier roman de David Foenkinos. Alors que j’ai adoré Le Potentiel érotique de ma femme (son troisième roman dont je parle ici) et En cas de bonheur (son quatrième roman dont je parle ), je n’ai pas été autant emballée par ce premier roman.

Victor, le narrateur, est devenu riche en gagnant au Quinté+, grâce à Conrad, un canasson qui n’avait jamais rien gagné. Tout a basculé le jour où il a offert une boîte de sardines à l’huile millésimées à sa fiancée Térésa… Il va (de nouveau) tout miser sur Conrad (le neveu de Milan Kundera (pas le cheval)), pour reconquérir Térésa.
Dans cette histoire, nous croisons aussi les parents de Victor, Eglantine (la bonne de Victor), Edouard (son meilleur ami), ainsi que Martinez (son voisin) et Lennon McCartney (le singe de Martinez, qui ne supporte pas les fans des Rolling Stones). Il y a aussi les avocats Guèrépais et Victor Victoire. Puis surtout, nous croiserons les deux polonais, Witold et Andrzej.

Voilà donc l’histoire. Et c’est l’histoire, justement, qui ne m’a pas emballé. C’est trop loufoque pour moi. Comme il est dit sur le 4ème de couverture : c’est une « bouffonnerie surréaliste ». Et surtout, j’ai trouvé que la fin allait trop loin (là, grosse déception, ou alors, je suis passée à côté…)

Par contre, j’ai trouvé plein de « foenkinoesqueries », comme je les aime : des moments pleins d’humour (comme par exemple, la rencontre de Victor avec Martinez et son singe), ainsi que des bonnes réflexions sur la vie, et l’amour notamment. Avec ces expressions bien à lui (mais où trouve-t-il tout cela ?!?). J’adore !

« Térésa m’échappait uniquement parce qu’il n’existait aucune théorie valable sur l’amour. Je me sentais idiot du sentiment. » (p.18)

« Les plus beaux moments d’une vie sont de toute façon de la littérature. Les belles rencontres, les coups de foudre sont des merveilles de style. En considérant Térésa, je sentais la plume du destin me frotter le crâne. Il y avait de l’écrit dans ce moment, du prémédité. » (p.23)

« Sa mère qui est restée en suspens, le choc l’a transformée en points de suspension (…). » (p.31)

« Ma mère avait pris un gros coup de vieux (j’imaginais même le vieux s’être jeté sur elle tant sa voix me rappelait rien). » (p.132)

« Je n’avais jamais rien rangé. J’étais puceau du sac-poubelle. » (p.145)


Photo Couverture : Amazon.fr


Les Quatre de David Foenkinos

C'est au tour de David Foenkinos de répondre au questionnaire des 4.
Merci David !
[Entre crochets, vous trouverez des précisions de ma part.]


Les 4 livres de mon enfance (et adolescence)
Les malheurs de Sophie [de la Comtesse de Ségur]
Martin Eden [de Jack London]
Jane Eyre [de Charlotte Brontë]
Le numéro 19 de la série Boule et Bill

Les 4 écrivains que je lirai et relirai encore
Dostoïevski
Gombrowicz [Ecrivain polonais - 1904 / 1969]
Albert Cohen
Bernard Frank [Ecrivain et journaliste français - 1929 / 2006]

Les 4 auteurs que je n'achèterai (ou n'emprunterai) probablement plus
Je ne sais pas. Je ne suis pas très Zola, Martin du Gard, etc...

Les 4 livres que j'emmènerai sur une île déserte
Les possédés [de Dostoïevski]
Belle du Seigneur [de Albert Cohen]
La salle de bain de Jean-Philippe Toussaint
Cosmos de Witold Gombrowicz

Les 4 premiers livres de ma liste à lire
Un livre de Walter Benjamin
L'homme sans qualités (encore!) [de Robert Musil]
Un livre de Robert Walser
Un livre de jeunes filles que je dois chroniquer pour Muteen [David Foenkinos est chroniqueur littéraire pour le magazine Muteen]

Les 4 derniers mots d'un de mes livres préférés
J'aime bien la fin de Solal [de Albert Cohen] : " Solal regardait le soleil face à face".

Les 4 lecteurs dont j'aimerais connaître les 4
Jennifer
Nolwenn Leroy
Elodie Frégé...
et Emilie Simon

Mme Anniversaire - Roger Hargreaves

A l'occasion de mon anniversaire, j'ai reçu comme cadeau un livre de mon enfance :


Petite, j'avais plusieurs livres de la collection Monsieur Madame, Mr. Men and Little Miss en VO.

Vous connaissez les Monsieurs et Madames, j'espère !

Celui-ci fait partie de la collection Monsieur Madame Paillettes.

Ce cadeau est un petit retour en enfance. Et ça fait du bien ! En quelques pages et des dessins tout ronds et tout colorés, je me suis amusée devant l'histoire de Mme Anniversaire, qui arrive toujours à trouver le cadeau d'anniversaire parfait... sauf quand arrive l'anniversaire de M. Farfelu.

Site officiel (en anglais) : http://www.mrmen.com/site/flash/


Photo Couverture : Amazon.fr

03 avril 2007

Les Quatre de Pauline

Suite à ma requête (ici), Pauline a répondu au questionnaire des 4. Merci ma Popo ! :o)

Je vous retranscris ici ses propos (sic, comme il faut dire).

Les 4 livres de mon enfance
Autant en emporte le vent

=> Bon, outre la présence de Rhett Butler (hmmm), j'ai adoré lire l'histoire de cette peste de Scarlett pendant et après la guerre de sécession. Et plus je le relis, plus je réalise le travail énorme de l'auteure (oui, avec un -e, d'abord) et plus je prends conscience des faits historiques.
Le seigneur des anneaux

=> Attention chef d'oeuvre. Rien à redire, tout y est. Tous les genres mêlés, avec descriptions ultra précises d'un monde imaginaire. Harry Potter, tu peux rentrer à Poudlard.
L'assommoir

=> Mon Zola préféré. Ma conscience étriquée s'est ouverte sur la misère avec ce livre.
Les dix petits nègres

=> Recommandé par ma mère, je l'ai lu en traînant les pieds (ça va pas ensemble, mais le sens y est). Révélation. Accro à Madame Christie.

Les 4 écrivains que je lirai et relirai encore

(par ordre alphabétique, parce que je ne peux pas choisir)
Agatha Christie

=> Pour faire fonctionner mes "petites cellules grises" :-)
Maupassant

=> J'adore les nouvelles, et si en plus elles montrent en quelques coups de stylo combien l'homme peut être mauvais, cruel, cynique, faible, lâche, veule, pusillanime, bref, humain, alors j'adhère totalement.
Pagnol

=> Le Virgile moderne, le chantre de la Provence (avec Giono, faut pas l'oublier, ce grand monsieur). Je pense que j'ai dû lire 12548 fois ses 4 tomes des souvenirs d'enfance (La gloire de mon père, Le château de ma mère, Les temps des amours, Les temps des secrets), et environ 150 fois plus L'eau des collines (Jean de Florette et Manon des Sources). Et que dire de la trilogie marseillaise!!!! Marius, Fanny, César... fabuleux! (D'ailleurs, si tu peux voir les films, pfiouh, Audrey Tautou peut aller se coucher, et Roger Hanin devrait arrêter de se prendre pour le nouveau Raimu...). Et puis tous les autres...
Zola

=> Certains volumes des Rougon-Maquart sont moins prenants, c'est sûr, mais sur le lot, je peux t'en conseiller 80 % hihi

Les 4 auteurs que je n'achèterai (ou n'emprunterai) probablement plus

Higgins Clark
=> C'est toujours pareil, et même pour fusionner avec mon transat au bord de la piscine, superbof...
Cornwell

=> Me suis arrêtée à Signe suspect, et bon, c'est plus comme avant. Alors je relirai sans doute les premières intrigues, mais les nouvelles, tant pis!
Rousseau

=> Traumatisme lycéen. Deux ans de rêveries de ce promeneur pas si solitaire, et un an de réforme sur les inégalités du bien social, berk²²²²²²²²²²²
Nothomb

=> Stupeur et tremblements m'a laissé de glace, et les passages d'autres livres ne m'ont vraiment pas emballée du tout. Je pense à elle parce que j'ai lu un article sur elle y a pas longtemps, mais y en sûrement d'autres qui me reviendront après.

Les 4 livres que j'emmènerai sur une île déserte

(moi aussi je vais tricher hihi)
La bible (66 volumes, je crois)

=> Y a de quoi s'occuper, et la sainteté à laquelle je parviendrai me permettra de supporter l'isolement et l'éloignement de mon libraire préféré (pis ça fera plaisir à ma mère...). et sinon, y a le "cantique des cantiques" dedans...
Robinson Crusoë, ou Vendredi et la vie sauvage

=> Pour savoir comment m'en sortir héhéhé (sinon, Copain des bois, ou Le manuel des castors juniors, enfin, un truc qui me dit comment faire du feu avec un copeau de bois ou comment capturer les bêtes sauvages à mains nues)
Une grande encyclopédie

=> Histoire d'apprendre ce que je ne sais pas encore
Le football pour les nuls

=> Pour comprendre le hors jeu : - D. Je plaisante. La grande histoire du PSG ? Histoire de rigoler un peu toute seule sur mon île... Tiens, un truc drôle. Sans doute un recueil de pensées, Guitry, Allais, Bernard, Ddesproges... tout ça, quoi.

Les 4 premiers livres de ma PLAL (pile de livres à lire)
Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas

=> Paraît que c'est bien. Ceux qui vont mourir ne m'avait pas bouleversée, donc on verra.
Le pianiste, de Wladyslaw Szpilman (pas facile à écrire)

=> Je sens que ça va me plaire.
Oscar et la dame rose, d'Eric Emmanuel-Schmitt

=> Beau-papa m'a fait lire Odette toutlemonde et Petits crimes conjugaux, et c'est pas mal du tout.
Ambre, de Kathleen Winsor

=> Ca a fait scandale en 1946, donc j'imagine que ça doit pas être si licencieux que ça hihi. Ca doit être juste mignon.

Les 4 derniers mots d'un de mes livres préférés
"Demain est un autre jour" - Autant en emporte le vent

Les 4 lecteurs dont j'aimerais connaître les 4
Pivot
Lolita Pille
Ma mère

=> C'est vrai, tiens, je ne lui ai jamais demandé... Fille indigne que je suis...
Matt Pokora

=> Je suis méchante. J'adore le journal de Mickey, alors ça ira!

Cultura et la Croix-Rouge française contre l'illettrisme

Si vous avez des livres qui vous encombrent...


Du 28 mars au 29 avril 2007, Cultura, en partenariat avec la Croix-Rouge française reprend les livres pour lutter contre la précarité et l'illettrisme.

Pour cela, il suffit d'apporter ou d'envoyer vos livres à Cultura qui vous les échangera contre des bons d'achat (1kg de livres = 1 euro) Ces livres seront redistribués aux plus démunis par la Croix-Rouge.

Plus d'infos ici :
http://www.cultura.com/10512/Croix-Rouge
et là :
http://www.croix-rouge.fr/goto/actualites/2007/cultura.asp

J'étais derrière toi - Nicolas Fargues

Voici un roman que j'ai choisi à cause de son 4ème de couverture et de son 1er paragraphe.


4ème de couverture

C'est dans la trentaine que la vie m'a sauté à la figure. J'ai alors cessé de me prendre pour le roi du monde et je suis devenu un adulte comme les autres, qui fait ce qu'il peut avec ce qu'il est. J'ai attendu la trentaine pour ne plus avoir à me demander à quoi cela pouvait bien ressembler, la souffrance et le souci, la trentaine pour me mettre, comme tout le monde, à la recherche du bonheur. Qu'est-ce qui s'est passé ? Je n'ai pas connu de guerre, ni la perte d'un proche, ni de maladie grave, rien. Rien qu'une banale histoire de séparation et de rencontre.


Début...

« Ero dietro di te : tu sais ce que ça veut dire, en français ? Ca veut dire J’étais derrière toi. En fait, pendant tout le dîner, elle était assise à une table derrière la nôtre et elle a passé son temps à me regarder sans que je le sache. Et, c’est marrant, je suis en train de me rendre compte qu’en la tirant un peu par les cheveux, elle est éminemment symbolique, cette phrase. Elle pourrait signifier aussi : « Pendant tout ce temps, toutes ces années, j’étais juste derrière toi, pas très loin et tu ne m’as pas vue. C’était l’évidence même, toi et moi, mais on se ratait à chaque fois. Maintenant, me voilà, je suis là et je compte bien te le faire savoir, la balle est dans ton camp, tu ne pourras pas dire que tu n’a (*) pas été prévenu et te lamenter d’être passé à côté de la chance de ta vie. » Non ? »

* Je - moi, Caro[line] - recopie tel quel le texte, c’est-à-dire avec la faute d’orthographe… No comment.


Mon avis

Après ce début prometteur, je m’attendais à découvrir une très belle histoire d’amour. Alors oui, ce roman nous parle d’une très belle histoire d’amour, celle du narrateur avec Alice. Mais le narrateur nous raconte aussi son autre histoire d’amour, celle avec Alexandrine, sa femme, d’une violence morale et physique absolue ! Son histoire avec Alice est aussi douce que son histoire avec Alexandrine est violente. Le narrateur est partagé entre ces (ses) deux femmes : Alexandrine, qu’il aime comme un fou, mais qu’il n’arrive pas à satisfaire, et Alice, son ange blond de Romanze, avec qui il se sent (tout simplement) bien, avec qui le couple n’est pas un combat.

Ses moments de violence entre le narrateur et Alexandrine, c’était trop pour moi ! Trop dans sa violence. Je me demande comment on peut en arriver là, se laisser humilier à ce point, (soi-disant) par amour.

Nicolas Fargues a choisi la forme du monologue pour nous raconter cette histoire. Le narrateur s’adresse à un ami, dans un long monologue ininterrompu. Je l’ai souvent trouvé un peu « soûlant », son monologue. Il parle, il parle, il parle…

D’ailleurs, il demande à son ami :
« Mais, avant tout, je voudrais quand même savoir si je ne te prends pas trop la tête. Je parle, je parle, je parle, là, mais, comme tu ne me dis rien, impossible de savoir ce qui t’intéresse et t’intéresse moins dans tout ce que je te raconte. Impossible de savoir si tu m’écoutes par politesse en rongeant ton frein ou si tu t’identifies réellement à ce que je te dis de moi, bien que ce ne soit pas ton problème. Parce que c’est un risque, de prendre la parole, surtout si l’on parle de soi. On n’a aucune distance sur l’effet qu’on peut produire. Et, si ça trouve, tu n’en as rien à taper, de mes états d’âme. Je ne sais pas, moi, t’as envie de la connaître, la suite ? Tu ne préfères pas aller te coucher ? T’es sûr ? Bon, d’accord, alors je continue. Quant à ma façon de raconter, on verra bien, ça vient comme ça vient et je te le sers comme tel, sans filtre, c’est plus simple. Si tu en as marre, tu me fais signe et j’arrête, O.K. ? » (p.124)

Et aussi :
« parmi tous ceux à qui j’ai pu parler de mes problèmes ces derniers temps, toi compris, il y en a bien un ou deux à qui j’ai dû prendre la tête à haute dose, non ? Je te saoule pas, là ? T’es sûr ? Mais je m’en tape, finalement, qu’on m’écoute ou pas. Maintenant, je parle. » (p.15)

Alors oui, j’avais envie de lui dire : « Si, tu me soûles ! » :o)

Et le narrateur est presque agaçant à toujours vouloir relever et s’excuser de toutes les figures de style qu’il fait :
« On se quitte émoustillés par la conversation mais sur une promesse trop vague, un peu en queue de poisson. Vague, queue de poisson, je fais des jeux de mots involontaires, excuse-moi. »

Par contre, j’ai beaucoup aimé lorsque le narrateur décrit son premier rendez-vous avec Alice. C’est beau, doux, tendre. J’ai été happée par cette description.

Donc, conclusion : est-ce que j’ai aimé ou pas ? C’est difficile à dire… J’ai été énormément touchée, négativement, par les rapports du narrateur avec sa femme, Alexandrine. C’était à la limite de l’absurdité car je n’arrivais pas à concevoir une telle violence. Par contre, j’ai trouvé très beau ces 24 heures qu’il a passées avec Alice. Mais il y a aussi ce choix de narration, le long monologue ininterrompu, la lourdeur du narrateur, qui m’a énormément déplu.

Donc conclusion : ce n’est pas un livre que je recommanderais forcément.
En revanche, je serai très intéressée de savoir ce que d’autres en ont pensé !

PS du lendemain : En relisant mon message, je pense que je ne suis pas arrivée à faire passer une chose... J'ai beaucoup aimé quand le narrateur nous parlait de sa relation avec Alice. En revanche, je n'aimais pas du tout quand il parlait de ses relations avec sa femme Alexandrine, et c'est dans ces moments-là où j'ai trouvé sa façon de raconter lourde, soûlante... Suis-je plus claire ? :o)

Pour en savoir plus sur Nicolas Fargues :
http://www.evene.fr/celebre/biographie/nicolas-fargues-16047.php



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