26 août 2007

couronnes boucliers armures - Louise Desbrusses


Présentation de l’éditeur

Les Deux Sœurs savent ce qui compte. Les Deux Sœurs savent ce qu’il faut. Les Deux Sœurs savent qu’il faut toujours être mieux que les autres, au-dessus, sinon on est moins bien. Tôt elles l’ont appris. Pour l’Aînée qui jamais n’aime rien laisser au hasard, la tâche est ardue tous les jours. Elle l’est ce matin plus encore s’il se peut. Pour l’Aînée. La Seconde, elle, tente aujourd’hui de relever un nouveau défi.

On aura reconnu dans ce bref résumé le style inimitable de Louise Desbrusses dont voici le deuxième roman. Il raconte une journée dans la vie de trois femmes, une mère et ses deux filles. Une journée particulière en ceci qu'elles se rendent à une réunion familiale où elles se sont fait l'obligation de tenir ce qu'elles croient être leur rang et de marquer en même temps que leur supériorité leur différence vis à vis d'une parentèle qui, pour d'obscures raisons serait censée les mépriser. Une journée particulière aussi parce que « la Seconde » va en saisir l'occasion pour se libérer du carcan sous laquelle la maintiennent mère et sœur.


Mon avis

On m’avait prévenu : le style est « spécial », il faut s’accrocher…

Alors oui, le style de Louise Desbrusses est particulier. Des phrases très courtes, qui ne sont pas structurées (du type sujet-verbe-complément-point). Ce qui entraîne un rythme saccadé et incisif. Tout ce que je n’aime pas. D’habitude. Car là, oui, je me suis accrochée et finalement je suis arrivée à apprécier ce style. Car une fois passée la première impression de « non structuration » grammaticale comme nous en avons l’habitude, j’ai découvert une musique, un rythme qui m’a mené tout le long de l’histoire. C’est assez remarquable.

Bon, je ne dis pas que, désormais, j’adore ce genre d’écriture ! Mais dans le cas de ce roman, oui, je l’ai aimé. Car le style colle à l’histoire. Cette histoire d’une mère – Mère – et de ses deux filles – l’Aînée et la Seconde – mises à l’écart et qui se mettent à l’écart de la famille de Père. Nous les suivons lors de cette réunion familiale, où tous les membres de la famille de Père sont réunis autour des Vieux. Chacune à leurs tours, Mère, l’Aînée et la Seconde, vont nous raconter l’événement et nous livrer leurs pensées. En même temps, nous assistons à l’évolution de la Seconde, qui tente de se libérer des chaînes familiales qui l’entravent depuis toujours.

Ah ! Et oui, il y a une autre particularité dans ce roman : aucun personnage n’est cité par son prénom. Il y a Mère, Père, l’Aînée, la Seconde, les Vieux, Tante Jeune, l’Endive et l’Endivon, Oncle d’Amérique, Femme Invisible, Pièce Rapportée Récemment, etc.

Voilà donc une belle découverte !!!


Deux extraits

« Le plus grand danger toujours vient de soi, sait d’un savoir récent la Seconde. Prudente, elle va être. Un poison, même à petites doses, sa nouvelle peau ne le supporterait pas. Trop fraîche. Fine. Fragile donc, sait d’un savoir ancien la Seconde. Car sans peau, elle est née. C’est sa maladie, à la Seconde. Maladie grave. Naître sans peau n’est pas fait pour la guerre. » (p.18)

« La dernière, préférerait la Seconde qui maintenant sait de savoir sûr que la vie est une épreuve amère pour les sans-peau, la Seconde qui s’est promis de ne jamais laisser, non jamais plus, quiconque, et surtout pas elle, abîmer sa nouvelle peau. » (p.19)


A propos de l’auteur

Louise Desbrusses est née un 3 avril des souvenirs épars d’un temps qu’elle n’a pas vécu. Louise, croit-elle, est née Desbrusses. Un 3 avril. Souvenir parmi les souvenirs du temps présent. Le 3 avril a vu naître, prétend Louise Desbrusses, le souvenir du temps à venir, temps de venir, devenir, revenir. Ici. Ou là.
(Source : Editions P.O.L)


Photo Couverture : Amazon.fr

6 commentaires:

Anonyme a dit…

ça n'a rien à voir mais tu seras heureuse de voir que j'ai découvert toute seule comme une grande un auteur français contemporain (publication de ce mois-ci) !! Comme quoi ma cause n'est pas complètement perdue :o)

Caro[line] a dit…

@ Lou :
Je viens de voir cela sur ton blog !!! :-)

Anonyme a dit…

heum...au vu de la bio elle n'a pas besoin de lecteurs...je vais la laisser se regarder le nombril tranquille. Dommage parce ta note est accrocheuse mais alors la nana qui est née le 3 avril souvenir du temps poil aux dents ça c'est le pompon. ça me fait même plus rire ce genre de niaiseries après ça m'étonne pas que ce soit chez P.O.L ils ont la manie des nanas crispées. (Darrieussecq)

La bise et. Bonne journée qui est une journée à venir, venir et revenir mais qui est déjà passée. Pluie de souvenirs en éclats émaillés d'automne, grand schtroumpf dans le noir avec le souvenir du néant ... ect...

Caro[line] a dit…

@ Fafa, chipoteuse :
Ca se trouve, c'est l'éditeur qui a choisi la note bio et Louise Desbrusses n'y est pour rien (et peut-être même qu'elle la déteste !). Et peut-être que oui, c'est Louise Desbrusses qui l'a écrit... Mais et alors ? Si l'histoire ou le style te plaît, pourquoi ne pas essayer ?
(Oui, je sais, je ne lâche jamais l'affaire !)

Anonyme a dit…

huuu une bio aussi ... comment dire aussi "..." de la reviendure du revenir du souvenir du passé du présent ? Hum. Je pense que le souvenir de ce qu'aurait pu être l'auteur a été d'accord pour une telle prose (super inspirante en plus je suis a fond dedans depuis 7h00 du mat). Tu sais des erreurs on en fait tous. Je ne ferai pas celle de lire ce livre...Je viens de relire les extraits et à la lumière du jour je trouve ça grave quand même.
Pureeee.
BizZ

Caro[line] a dit…

@ Ma chère Fafa :
Hum... je te sens d'humeur taquine aujourd'hui ! Et aussi intransigeante ! ;-)

C'est vrai que cette bio est un peu "...". Mais cela n'enlève rien à mon avis sur son livre ! Mais c'est vrai que le style (du roman) est très spécial. Ca se tente, moi je dis ! (Mais oui oui, j'ai bien compris, pas pour toi !)